Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.
14 septembre 2011
Officiellement au Japon!
Le trajet vers le Japon a mal commencé. J’ai brisé mes écouteurs durant le premier vol. Puis, avant l’embarquement pour le prochain vol, j’ai couru m’en acheter une
Après des mois (des années à vrai dire) de planification et de prépara-tion, je vis, respire et transpire maintenant AU JAPON! Plutôt difficile à croire... mais incroyable tout de même!
autre paire... pour réaliser, une fois à bord, qu’Air Canada n’avait pas mis à jour son programme de divertissement et que j’avais déjà vu tous les films qui m’intéressaient lors de mon voyage précédent en Chine. J’aimerais pouvoir dire qu’au moins la nourriture à bord en valait la peine, mais malheureusement, je ne peux pas dire ça.
J’ai atterri sans encombre au Japon, ce qui est la chose la plus importante. Ensuite, avec mes deux bagages à main de 10 kg chacun, au milieu d’une foule de citoyens japonais, je me suis rendue jusqu’aux comptoirs de l’immigration, j’ai réclamé mes bagages et traversé les douanes sans aucun problème. Mes « nouveaux parents » m’attendaient à la sortie pour me conduire chez-eux, un endroit que je suis reconnaissante de pouvoir appeler « ma maison » durant mon séjour au Japon.
Une fois arrivée à la maison, nous avons partagé un repas et j’ai eu un avant-goût de ce à quoi je peux m’attendre à expérimenter durant mon année au Japon : de L’EXCELLENTE NOURRITURE! Nous avions des gyozas (sortes de quenelles), du poulet, du riz (bien sûr), de la soupe au miso, une salade fraîche et tout était très bon. Je vais certainement aimer la nourriture ici. Mais, je le savais déjà avant de partir. ;)
Premier repas au Japon... un avant-goût de la suite!
Mes nouveaux parents, Shigenori et Reiko
7 septembre 2014
Premier jour au Japon
Bien, le titre est faux, puisque ça fait maintenant deux jours que je suis ici, mais on va le laisser pour créer un effet dramatique ha! ha!
Jour 1 : le vol s’est bien déroulé sans trop de turbulence. Par chance, le siège à côté du mien était libre, ce qui m’a donné plus de liberté de
mouvement. J’ai regardé trois films durant le vol qui a duré 14 heures : X-Men : Days of Future Past, The Amazing Spider-Man 2 et Godzilla. J’ai aussi réussi à dormir environ une heure et demie, ce qui veut dire que j’étais éveillé le reste du temps.
Qu’ai-je fait d’autre? J’ai écouté de la musique en remplis-sant les formulaires de douanes et d’entrée au Japon. J’ai dû poser beaucoup de questions afin d'être certain que tout était correctement rempli, et même là, j’ai réussi à faire quelques erreurs. J’ai aussi lu un peu et mangé.
Voici un des repas pris à bord de l’avion. Pour ne pas nuire à la réputation de la ligne aérienne, je ne vais pas oser faire de comparaison avec la nourriture de ma mère... ;-)
Lorsque j’ai débarqué de l’avion, j’ai tout de suite ressenti l’humidité et la chaleur comme un choc au visage. J’avais été averti, mais je m’attendais à un peu plus de climatisation dans les locaux de l’aéroport. En traversant l’aéroport, ma mémoire visuelle est entrée en fonction et je me suis souvenu de presque tout de ma visite précédente, trois ans auparavant. Très utile dans un pays dont on ne comprend pas très bien la langue.
On dirait bien que j’attire le trouble parce que ça ne faisait même pas 20 minutes que j’étais au Japon que ça a commencé. Ça m’a pris une heure pour passer par les services d’immigration et de douanes. C’est assez épeurant quand trois Japonais discutent, tes papiers en main, en regardant dans ta direction. Et c’est comme ça que ça a fini. Ils ne m’ont pas laissé entrer, et j’ai été renvoyé au Canada.
C’est une blague! Une fois passés les services d’immigration et de douanes, je suis sorti et j’ai tout de suite trouvé mon ami Shigenori Iwasa qui m’attendait. Nous avons échangé des embrassades, pris des photos, puis avons entamé le long trajet de quatre heures jusqu’à sa maison située à Tama-shi, dans la préfecture de Tokyo. Shigenori m’a surnommé « ame otoko », qui se traduit littéralement par « homme de pluie » puisque j'ai apparemment apporté la pluie et le trafic sur le chemin du retour à la maison. Après quelques mauvais virages, quelques arrêts, beaucoup d’appels téléphoniques et bien des discussions, et un arrêt au supermarché pour acheter ma literie (futon, couvertures et oreiller), Iwasa-san et moi sommes arrivés à la maison...
… où Reiko, la femme de Shigenori, nous atten-dait avec son grand sourire habituel. Pour la première fois, j’ai aussi eu l'occasion de rencon-trer Yoshiki, leur troisième fils.
Après les présentations, c’était évident que Reiko voulait me parler uniquement en japonais. Au moins, ça me donne une bonne pratique. Mon japonais n’est pas aussi mauvais que je le pensais, mais c’est clair que je suis venu au bon endroit pour l'apprendre.
NOURRITURE! Dans notre famille, la cuisine de Reiko a toujours eu bonne réputation. Vous allez certainement voir plusieurs de ses repas ici, chaque fois que je vais visiter les Iwasa. Je laisse parler l’image (vous avez le droit de saliver).
Après avoir skypé avec ma famille au Manitoba, j’ai pris un bain relaxant, style japonais, dans lequel je me suis presque endormi, pour finalement me retrouver dans mon lit.
Jour 2 : Ma chambre au Canada n’a pas de fenêtre (c’est illégal, je sais...). Ainsi, il n’y a aucune lumière la nuit, ce qui me permet de faire tranquillement la grasse matinée. Je n’ai pas ce luxe au Japon en fait, peu importe les autres endroits où je dors. Je me réveille donc à 6 h 30, souffrant du décalage horaire, mais bien réveillé. Reiko n’était pas prête pour préparer mon déjeuner, mais c’est pourtant ce qu’elle a fait gentiment. Bon, par déjeuner, je veux dire un déjeuner japonais qui, pour nous étrangers, correspond à un repas complet trois services. Néanmoins délicieux, ça demande quelques ajustements pour manger tant de nourriture si tôt dans la journée.
J’ai réussi à étudier un peu de japonais avec le manuel que j’ai apporté avec moi du Canada. J’ai aussi pu saluer Kenzo, le deuxième fils des Iwasa, avant son départ pour l’école. Il a de l’école un DIMANCHE!! Un gars courageux qui doit étudier pendant toute une année pour arriver à être accepté à l'université de son choix.
Vers midi, je décide de faire un somme pour m’aider à récupérer du décalage horaire. J’avais initialement prévu de dormir deux heures. Apparemment, mon corps avait d’autres projets. J’ai dormi jusqu’à 18 h 45, où j’ai sauté hors du lit. Reiko s'est contentée de rire quand je lui ai expliqué et elle m'a conduit à la table à manger.
En finissant de souper, j’ai réussi à avoir une conversation profonde avec Reiko et Shigenori, quelque chose que je considère comme inestimable. Nous avons parlé pendant plus d'une heure et pourtant ça n’a pas paru si long. Probablement parce que la nourriture de Reiko est telllllement délicieuse.
Pardon maman, mais tu as de la concurrence féroce ici.
Reiko a préparé des gyozas en mon honneur parce qu’elle savait que j’aime bien ça et semble-t-il que les gyozas et la bière vont bien ensemble. Cette photo a été prise dans l’intention de rendre papa jaloux. :P)
Kenzo est arrivé de l’école peu après et nous avons visionné une partie du festival de l’école de Yoshiki. On avait demandé à Yoshiki d’agir à titre de commentateur pour un combat humoristique de lutte entre deux personnages comiques. C’était très divertis-
(À gauche : Kenzo Iwasa
À droite : moi, bien habillé)
sant et je regrette de n’avoir pas pu comprendre ce qui se disait. Par la suite, Shigenori a voulu que je lui montre mes talents de DJ. J’ai donc joué un de mes mixages pendant que je lui expliquais comment je procédais pour l’enregistrement. Puis, je l’ai amené dans ma chambre, ainsi que Kenzo, où j’avais installé mon portable. Je leur ai fait une courte démonstration de la production de musique de danse électronique, même si c’est assez difficile à comprendre. Surtout en l’expliquant en anglais.
Peu après ça, Reiko m’a aidé à préparer mon habit et ce dont j’aurai besoin demain. Je vais me rendre à l’Université Tokai pour rencontrer quelques personnes et obtenir mon visa. Après un bain chaud et la rédaction de mon blogue, je suis allé au lit.