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Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience (s'ils en trouvent le temps).

1 ͤ ʳ octobre 2014

Festival de musique Ultra — édition japonaise

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Au mois de mars de cette année, j’avais reçu un courriel au sujet du début de la vente de billets pour Ultra Japan[1]. Ma première réaction a été de l’ignorer puisque je n’étais pas en mesure de me payer un vol pour le Japon juste pour aller voir ce concert…, mais je me suis soudainement ravisé et j'ai vérifié les dates… pour ensuite constater

que j’allais ÊTRE AU JAPON à ce moment-là! Que j’étais content!

Quelques mots sur Ultra : c’est mon endroit de rêve depuis que j’ai commencé à faire du DJing. J’ai toujours pensé que j’allais m’y produire un jour, même si c’est peu probable, et j’ai aussi toujours voulu assister à ce genre de festival de musique de danse électronique. Ultra est un des plus gros et j’ai visionné des tas de vidéos de mes DJ favoris jouant dans ce type de concert partout dans le monde. Le Canada ne l’accueille pas, je n’ai donc jamais pu y participer… jusqu’à ce jour!

J’y serais certainement allé seul s’il l’avait fallu, mais j’ai décidé de contacter une amie au Japon qui pourrait être tentée de venir avec moi, Anzu, la coloc de ma sœur lors de son séjour au Japon. Anzu est venue à Winnipeg l’été dernier et elle est demeurée chez-nous durant une semaine! Après quelques messages, nous avons acheté nos billets et reçu un code électronique par courriel.

 

Après ça, il ne s’est rien vraiment passé jusqu’à deux jours avant l’événement, où Anzu a communiqué avec moi pour qu’on s’entende sur le moment de notre départ et comment nous allions nous y rendre.

 

Le jour J, j’ai quitté mon dortoir à 6 h du matin et suis arrivé à Ebina où Anzu m’attendait. La dernière fois que nous avions organisé une rencontre, nous avions perdu une heure à nous chercher, mais cette fois, nous avions un bien meilleur plan, ha ha! Comme nous étions tous les deux fatigués, nous avons dormi durant le trajet en train, Anzu ayant réglé son réveil. Pourtant, je me suis réveillé à ce moment-là, mais pas Anzu. Je ne voulais pas la réveiller avant d’être certain de risquer de manquer notre arrêt… ce qui a bien failli arriver. Oh Anzu… ha ha! Deux trains plus tard, nous étions à bord du Yurikamome, un train servant surtout au tourisme et qui circule lentement autour de Tokyo, pour observer les points saillants de la ville. Au cours de mon dernier séjour au Japon, j’avais accompagné mon père à bord de ce train et je me suis rappelé plusieurs des endroits où nous étions déjà passés. Nous avons vu plusieurs lieux célèbres, y compris la tour de Tokyo et la Tokyo Skytree, deux des plus hautes structures de la planète. Comme nous approchions de notre destination, Anzu et moi avons repéré le parc et les installations scéniques que j’avais tellement désiré voir. Nous sommes descendus du train et la sortie de la station n’était qu’à quelques mètres de l’entrée du parc. Jusque-là, j’avais peur que nous soyons arrivés trop tôt, mais à notre surprise, il y avait déjà au moins 30 personnes qui attendaient en ligne. Anzu m’a dit : « Je me demande à quelle heure ils sont arrivés. » Nous ne le saurons jamais.

 

Après nous être acheté un déjeuner au dépanneur le plus proche, nous avons attendu en ligne durant 20 minutes avant de pouvoir entrer dans le parc… seulement pour entrer dans une autre file d’attente. Ce manège s’est répété trois fois et finalement, on a scanné les billets sur le téléphone d’Anzu et nous sommes entrés dans le parc Ultra… pour nous ramasser ensuite dans une autre file d’attente pour acheter des lunettes de soleil. Cette file était beaucoup plus longue. Environ 40 minutes plus tard, nous étions en route vers la partie principale du parc. Un DJ était déjà en train de jouer à ce moment-là. Nous avons fait le tour des différentes boutiques qui étaient là, acheté du Pocari Sweat (une boisson énergétique populaire au Japon), pris quelques photos, gagné un laissez-passer VIP pour la terrasse des pionniers, et nous nous sommes dirigés vers le devant de la scène principale.

 

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Scène principale d’Ultra Japon

À ce moment-là, tout ce que j’avais imaginé s’est concrétisé. La scène, l’éclairage, le son, la foule. J’étais en mesure de reconnaître la plupart des chansons grâce à mon DJing et j’ai été instantanément immergé dans le moment présent. Après la présentation du premier DJ, nous avons décidé de nous rendre à un deuxième emplacement, une petite salle appelée la station de radio. J’ai eu la chance de voir pour la première fois une femme DJ en action. J’ai décidé de rester là pour une autre présentation, et quelle bonne décision j’ai prise! Ce DJ était vraiment bon! Il a fait sauter la foule sans arrêt, moi compris! Son nom est DJ Komori, si ça vous intéresse, et Anzo et moi sommes restés tout au long de sa prestation. Nous nous sommes même retrouvés dans les photos affichées sur son site Web le lendemain!

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DJ Komori faisant vibrer la foule!

Ensuite, c’était le temps de prendre une pause. Sautiller sans arrêt peut devenir très fatigant. Nous avons acheté des ramens et nous nous sommes assis à l’ombre pour admirer les installations en mangeant et en jasant. Puis, j’ai eu une autre occasion de manger du kakigōri (de la glace concassée arrosée de sirop) et nous sommes revenus à la scène principale. Nos laissez-passer pour la terrasse

des pionniers nous ont permis de passer 30 minutes sur une terrasse surplombant la scène principale. C’était relaxant et on nous a remis chacun un verre de Red Bull.

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Anzu et moi en haut de la terrasse des pionniers

Après ça, nous nous sommes dirigés vers le dernier emplacement pour les DJ qui s’appelle la scène mondiale. C’est une grande salle souterraine avec d’imposants projecteurs et d’immenses écrans DEL. Anzu et moi avons eu du plaisir à cet endroit où les DJ réchauffaient l’ambiance.

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La scène mondiale

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La scène principale durant le segment de Fedde Le Grand

Nous sommes sortis de là fatigués et la tête dans la brume, c’est pourquoi nous avons décidé de nous reposer. Nous avons trouvé une place à l’ombre de quelques palmiers et avons dormi pendant 30 minutes. J’aurais dû prendre le temps d’aller aux toilettes, mais nous sommes revenus directement à la scène principale parce que je ne voulais pas manquer Fedde Le Grand qui allait s’y produire.

C’était fou, comme prévu, mais le soleil était encore très brillant et l’effet n’était pas aussi fort que si l’on avait été dans le noir. Après environ 30 minutes, j’ai réalisé que ça allait être impossible de revenir à notre place si nous essayions de sortir, tellement il y avait de monde autour de nous. J’ai donc eu la BRILLANTE idée d’aller aux toilettes seul, puisqu’Anzu disait être bonne pour encore cinq heures… J’ai réussi à m’y rendre après 10 minutes où j’ai attendu en ligne. C’est une première pour moi. En général, les femmes doivent attendre, mais les toilettes des hommes se libèrent rapidement. Eh bien, pas au Japon. Ensuite, je suis retournée directement et j’ai eu beaucoup de misère à revenir à ma place de départ. C’est là que j’ai réalisé la stupidité de ma décision. Il y avait bien trop de monde pour que je puisse retrouver Anzu. Même avec ma mémoire photographique, ce serait impossible de retrouver l’endroit exact. J’ai commencé à crier son nom en essayant de voir au-dessus des têtes, mais Anzu est très petite et je savais que je n’allais jamais la retrouver. J’ai finalement eu la chance de grimper sur une des barrières installées devant la scène et j’ai continué de crier son nom. J’allais abandonner quand Anzu est sortie de nulle part, et a traversé la foule pour me rejoindre. Soulagés, nous avons fait face à la scène, prêts à danser. 

 

Mais, comme je l’ai mentionné, pour une raison quelconque, ils avaient installé des barrières tout partout, sur lesquelles il y avait des gens debout ou assis qui bloquaient notre vue de la scène. Ça n’allait pas être bien plaisant si ça continuait. Heureusement qu’avec quelques déplacements et le mouvement de la foule, nous avons pu nous appuyer nous aussi sur une barrière et Anzu a pu y grimper et voir au-dessus de la foule.

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Vers la fin de la nuit, l’ambiance était complètement dingue!

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Perfection...

Je ne voulais pas être juste devant la scène… mais nous avions une très bonne place, nous y sommes donc demeurés pour le restant de la soirée. Après Fedde Le Grand, il y a eu Afrojack dont je connaissais la plupart des chansons. C’est super, et vers la fin de sa prestation, il commençait déjà à faire noir. Ensuite, il y a eu Alesso qui a aussi produit plusieurs grands succès, y compris « If I lost myself ». À ce moment-là, la noirceur était venue, Anzu et moi étions morts, mais la musique m’énergisait! J’avais peine à croire que j’étais réellement en train de vivre ça! Ultra! Sa prestation était incroyable et je pouvais chanter, sauter et danser durant la plupart des chansons. Il y a eu une pause légèrement plus longue entre Alesso et les derniers DJ de la soirée, Axwell et Ingrosso, pour leur permettre d’installer une plus grande scène (comme si ce n’était pas déjà assez grand). Et là, leur prestation a placé le spectacle à un autre niveau. Bien sûr, ils avaient l’avantage d’être les derniers, dans une noirceur complète, et sur une plus grosse scène, mais en plus, leur choix de musique était parfait. J’aimerais vraiment pouvoir faire de la musique comme ça. Anzu et moi avons dansé et sauté jusqu’à épuisement, et continué après ça. Durant la plupart des prestations, la foule criait les paroles et les mélodies des chansons, et je m’y suis joint. Je me suis retrouvé à chanter les deux dernières chansons avec un parfait étranger qui était autant dans l’ambiance que moi! BONS MOMENTS!

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Le style décontracté…

Le festival s’est terminé à 21 h et après quelques centaines de photos et vidéos, une tonne de musique, une somme folle d’éclairages, de feux d’artifice, de flammes et neuf DJ, c’était le temps de partir. Cela nous a pris 25 minutes, seulement pour sortir du parc. Anzu et moi avons décidé d’aller voir le pont arc-en-ciel, qui n’avait pas ses lumières arc-en-ciel ce soir-là ha ha, et d’aller manger chez McDonald dans l’aire de repos.

 

Il était déjà 23 h lorsque nous sommes repartis. À bord du train, nous avons remarqué que j’avais plusieurs coups de soleil, incluant celui sur mon nez qui était clairement visible parce que j’avais porté des lunettes de soleil toute la journée… (PAS FIN!) Anzu, par contre, n’avait aucune marque. (PAS JUSTE!) ha ha

Ce fut très difficile de rester éveillé dans le train et, comme je devais rester debout dans le train bondé, j’ai failli tomber à quelques reprises, littéralement tombant endormi. J’étais soulagé d’arriver à ma station, 1 heure et 40 minutes plus tard. J’ai monté la côte avec ma bicyclette, mes yeux se fermant tout seuls, et suis arrivé à la barrière juste avant 1 h du matin, pour m’apercevoir qu’elle était fermée. Zut!

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Merci, Anzu de m’avoir accompagné!

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Ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas mon enfant.

Tu vois, le ciel ne t’a pas laissé tomber...
(Traduction libre de Don’t You Worry Child)

J’ai marché jusqu’au restaurant d’en face et on m’y a dit que je devrais dormir dehors ce soir-là. J’ai dit, pas question, je n’allais pas payer un hôtel, et j’ai décidé de sauter par-dessus la clôture. J’ai réussi et, comme je traversais le campus, j’ai réalisé que j’aurais facilement pu pédaler autour du campus puisque ma résidence est en dehors des barrières… Trop tard. J’ai donc dû sauter par-dessus la deuxième barrière, entrer par la porte arrière du Kokusaikaikan (mon dortoir), en disant bonne nuit à tous les gars encore éveillés dans le hall d’entrée (quoi?) et j’ai enfin rejoint mon lit.

Quelle magnifique journée! Un rêve devenu réalité. Ultra peut maintenant être rayé de ma liste de choses à faire avant de mourir. 
 

[1] Ultra Japan est un festival de musique électronique en plein air.
     Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site Web vivrelejapon.

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