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Ah! Toi belle hirondelleChoeur Les Rhapsodes
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Une anecdote comique : le voyageur soldat

En Europe, les guerres napoléoniennes font rage et ça a une incidence ici en Amérique du Nord.

En 1812, les États-Unis déclarent la guerre aux Britanniques. N’allez pas croire que les États-Unis se soient rangés du côté de Napoléon. Les différends et les enjeux en Amérique n‘étaient pas les mêmes qu’en Europe. Par exemple, sur les mers, la marine marchande américaine se fait constamment harceler et attaquer par la Royal Navy qui impose un blocus de la côte est, ce qui affaiblit l’économie américaine.

 

Le 18 juin 1812, le président James Madison signe une déclaration de guerre à la Grande-Bretagne. Pour y faire suite, les autorités britanniques demandent à la Compagnie du Nord-Ouest de contribuer à l’effort de guerre. Cette dernière fournit trois bataillons. On veut protéger l’axe commercial entre les Grands Lacs et Montréal. En octobre 1812, le Corps des voyageurs canadiens est levé dans le Bas-Canada.

 

Pourquoi des voyageurs? Ce groupe très coloré, aux particularités propres, connaissait la route de Montréal aux postes de l’Ouest et pouvait ainsi assurer une ligne de défense contre une invasion américaine. Le Corps est composé d’intrépides voyageurs, des canoteurs expérimentés dont la plupart sont au service de la Compagnie du Nord-Ouest et sous le commandement de dirigeants de la compagnie comme William McGillivray. Ils connaissent le pays, les routes, le terrain, les gens et les langues. Et comme plusieurs sont mariés avec des autochtones, ils peuvent circuler librement partout.

 

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Les voyageurs refusent de se conformer à la vie militaire et sont loin de correspondre à l’image du soldat, mais ce sont des hommes robustes, habitués au grand air, qui connaissent à fond la géographie de la région. Ils ne veulent pas porter l’uniforme rouge de l’armée britannique sous prétexte qu’ils ne seraient pas à l’aise sur le terrain. On accepte que leur uniforme ressemble aux vêtements des voyageurs, avec le capot, la tuque rouge, les mocassins et les mitasses. De l’équipement régulier qu’on leur fournit, ils ne gardent que le fusil, le tomahawk et un couteau, et dès qu’ils le peuvent, se débarrassent ou vendent l’épée, la pique et même le pistolet.

 

Quant à la discipline, ils la vivent avec la même familiarité qu’ils ont avec les bourgeois, au grand désespoir des officiers militaires. Ils se présentent aux entraînements en retard, mal rasés, la pipe à la bouche et fumant continuellement. Ils paradent en désordre, saluent un officier en enlevant leur chapeau et s’ils le connaissent, s’informent de la santé de madame et des enfants. Ils sortent des rangs pour prier l’officier d’accélérer et de terminer l’exercice. Quel contraste avec la discipline militaire britannique!

C’était l’indiscipline des voyageurs face à la discipline de l’armée. 

L’indiscipline a prévalu!
 

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En terminant, ils ont apporté une contribution précieuse à cette guerre de 1812 : habiles sur l’eau, habitués aux régions sauvages, connaissant le territoire, leurs liens avec les populations autochtones et entraînés à ce type d’escarmouches qui caractérisait les guerres dans l’Ouest.

Basés à Lachine, dans le Bas-Canada, ils servent dans des postes militaires plus à l'ouest comme le Fort Mackinac. Huit voyageurs tombent en défendant le village de St-Régis (Akwesasne) contre une attaque de soldats américains. C’est aussi grâce à eux si les Britanniques ont pu engager le combat et prendre l’offensive comme durant l’attaque à Frenchtown sur la rivière Raisin, au Michigan. Le tout se solde par une victoire britannique. Dans les mois suivants, ils aident à ravitailler et à protéger les forts isolés du Nord-Ouest, principalement Michillimakinac.

Le Corps est démantelé en mars 1813.

 


Références :

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