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En commençant à planifier maintenant votre fin de vie et votre succession, à un moment où vous avez la pleine jouissance de vos facultés intellectuelles et êtes libre du stress et du désarroi émotionnel souvent présents en fin de vie, vous vous donnez la chance de faire des choix éclairés qui éviteront ainsi bien des souffrances inutiles plus tard.  Cette chronique vous guide dans l'organisation de votre répertoire personnel des directives anticipées concernant votre fin de vie et après.

TABLE DES MATIÈRES

Planifier votre fin de vie ne veut pas dire mourir. Cela signifie plutôt libérer votre esprit des inquiétudes liées à la mort pour pouvoir mieux vivre le restant de votre vie. En prenant le temps de rédiger un testament, de préparer un mandat d’inaptitude, de rassembler vos documents officiels, de dresser votre bilan patrimonial et de coucher sur papier vos désirs quant au don d’organes et aux funérailles, vous êtes ainsi rassuré que vos proches n’écopent pas de la responsabilité de ces nombreuses décisions, en plus du choc émotionnel et du chagrin qu'ils ressentiront à votre décès. Et par le fait même, vous vous sentirez allégé.

 

INTRODUCTION

 

En commençant à planifier maintenant votre fin de vie et votre succession, à un moment où vous avez la pleine jouissance de vos facultés intellectuelles et êtes libre du stress et du désarroi émotionnel souvent présents en fin de vie, vous vous donnez la chance de faire des choix éclairés qui éviteront ainsi bien des souffrances inutiles plus tard. 

Mais comment et surtout, par où commencer? Dans cette chronique, nous allons vous guider dans cette démarche et vous présenter des outils et ressources utiles à chacune des étapes. Vous allez être en mesure de constituer votre guide d'instructions relatives à votre fin de vie et après. Autrement dit, la liste de vos souhaits lorsque vous ne serez plus en mesure de les exprimer.

 

D’abord, procurez-vous un relieur à feuilles mobiles (cartable) avec des séparateurs à onglets numérotés chez votre marchand de fournitures de bureau. C’est, à mon avis, l’outil d’organisation par excellence pour les données et les documents. Vous aurez peut-être aussi besoin de pochettes plastiques perforées pour les documents officiels que vous ne voulez pas perforer. Pourquoi les onglets numérotés demandez-vous? Parce qu’ils permettent de créer un index rapidement sans l’obligation d’identifier chaque séparateur.  

Introduction

La première chose à faire est de déterminer qui sera votre représentant ou représentante juridique. Dans le prochain article, nous discuterons de la façon de choisir cette personne, de son rôle et de ses obligations.

Procurations

PROCURATIONS

J.

A.

J.

A.

Anni, dis-moi, que se passera-t-il avec mes finances si je subis un grave accident, une attaque bactérienne virulente, un AVC, que je tombe dans le coma ou que je sois atteinte de démence?


Si tu deviens inapte à gérer tes finances, Jacinthe, temporairement ou de façon permanente, quelqu’un doit s’en occuper pour toi. Que ce soit à court terme ou à long terme, une personne doit être désignée pour agir en ton nom dans différents aspects légaux, financiers et concernant ta santé.


Mon mari ou ma fille ne peuvent-ils pas prendre toutes les décisions qui me concernent à ce moment-là?


Bien sûr Jacinthe, mais seulement si ton mari ou ta fille est mandataire, c’est-à-dire qu’il ou qu'elle détient une procuration en bonne et due forme ou a reçu l’autorisation des tribunaux. Si ce n’est pas le cas, ils ne pourront pas gérer tes affaires.

« [...] personne n’est à l'abri d'une maladie ou d'un accident qui rendent incapable de prendre ses propres décisions. Avec la procuration adéquate, vous vous assurez que quelqu’un s’occupera de vos affaires et prendra des décisions dans votre intérêt véritable et selon vos volontés. C’est également un outil pratique en cas de voyage ou autre empêchement. »


Source : CliquezJustice.ca, Testaments et procurations

J.

A.

J.

A.

J.

A.

Y a-t-il différentes sortes de procuration?


Très bonne question Jacinthe! Oui, il existe différentes sortes de procuration :

  • La procuration limitée qui ne sert que dans un but précis, limite le pouvoir du mandataire au règlement de l’affaire indiquée, à la suite de quoi le pouvoir du mandataire n’est plus valide. 

  • La procuration générale est ce qu'une personne utilise pour en désigner une autre qui prendra des décisions concernant ses affaires financières. Toutefois, cette procuration cesse d’être valide en cas d’incapacité mentale.

  • La procuration durable est principalement une procuration générale à laquelle on a inscrit une clause qui en assure la validité même en cas d’incapacité mentale.


Est-ce vraiment important de désigner un mandataire tout de suite? Pourquoi ne pas attendre que ce soit vraiment nécessaire?


C’est certainement important de le faire maintenant! Le processus est beaucoup plus long et coûteux si l'on ne l’a pas fait avant d’en avoir besoin. Et si tu te retrouves à l’hôpital, par exemple, les membres de ta famille vont préférer passer du temps près de toi plutôt que de courailler après les documents leur permettant de s’occuper de tes affaires. 


D’accord Anni, tu m’as convaincue. Je vais m’en occuper dès maintenant. Que dois-je faire?


Je crains que cela doive aller à notre prochaine rencontre, Jacinthe. Mais ne t’inquiète pas, nous y arriverons.

Référence : La procuration durable - Guide à l'intention des mandants et mandataires,
Le Curateur public du Manitoba

Procurations 2

PROCURATIONS
(suite)

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

Lors de notre dernière rencontre, Anni, tu allais m’expliquer comment procéder pour rédiger une procuration afin de désigner la personne qui va administrer mes affaires financières dans le cas où j’en deviendrais incapable. Mais pourquoi est-ce que nous commençons par ceci et non pas par mon testament ou autre chose?

 

La procuration est le document le plus important. Si tu ne fais qu’une seule chose, Jacinthe, occupe-toi de faire rédiger une procuration en bonne et due forme. C’est probablement plus important que ton testament parce que si tu décèdes intestat, c’est-à-dire sans avoir fait de testament, il y a des règles prévues par la Loi qui s’appliquent concernant la gestion de ta succession. Mais si tu n’as pas désigné de mandataire, ce sera plus long et plus coûteux.

 

D’accord Anni. Alors, de quelle manière faut-il procéder pour faire rédiger une procuration?

 

On recommande d’utiliser les services d’un avocat afin que ça soit bien fait et la raison pour laquelle je dis « bien fait » est que seulement certaines personnes peuvent servir de témoin pour la signature du mandant, soit la personne qui confère un mandat à une autre (le mandataire). Au Manitoba, une de ces personnes est un avocat. C’est la raison pour laquelle, lorsque les gens sont prêts à finaliser tous leurs documents, on recommande qu’ils fassent affaire avec un avocat. Vous pouvez donc faire rédiger la procuration et le testament. Et, pendant que vous y êtes, faites aussi rédiger la directive relative aux soins de santé ou un testament biologique. Nous parlerons de ces derniers documents plus tard.

 

C’est bon. Disons qu’il est préférable que je rencontre un avocat. Est-ce qu’il doit s’agir d’un avocat spécialisé en procuration? Je ne veux pas recourir aux services d’un avocat, si c’est pour me coûter les yeux de la tête!

 

La plupart des cabinets d’avocats ont des avocats qui… je ne veux pas dire se spécialisent…, mais disons que la plupart d’entre eux sont en mesure de s’occuper des testaments et des procurations, en plus des transactions immobilières. Le coût peut varier entre 300 $ et 500 $ par personne pour préparer les documents. Quand on pense qu’une personne peut posséder des biens d’une valeur de 100 000 $, 200 000 $ ou 500 000 $ à sa mort, c’est un faible prix à payer pour s’assurer que les documents sont rédigés en bonne et due forme et que vos volontés financières, ainsi que celles concernant votre santé, seront respectées.

 

Au début de notre conversation, Anni, tu as dit que le coût pour faire rédiger une procuration était plus élevé APRÈS qu’une personne se retrouve dans une situation d’incapacité plutôt qu’AVANT. Pourquoi est-ce le cas?

 

Parce qu’après, Jacinthe, il faut aller en cour pour obtenir de la province du Manitoba qu’elle désigne un représentant légal. Ce représentant s’appelle un curateur et le document une ordonnance de curatelle. Si un individu est frappé d’incapacité, qu’il est dans le coma par exemple, qu’il n’avait pas fait rédiger de procuration auparavant et qu’il semble que cette incapacité risque de durer longtemps, normalement, un membre de la famille, soit un enfant, un parent, un frère ou une soeur, va demander aux tribunaux de se faire désigner comme tuteur. Ceci signifie que les tribunaux de la province du Manitoba devront désigner une ou plusieurs personnes pour s’occuper des finances. Ceci est beaucoup plus coûteux que les 300 $ ou 500 $ requis lorsque c’est fait avant. Cela peut aller jusqu’à 1 000 $ et même davantage. En plus, chaque année, il faut fournir toutes les données comptables et un relevé de toutes les transactions financières au curateur public de la province du Manitoba. C’est donc davantage de travail. Vous devrez obtenir l’aide d’un comptable ou de quelqu’un qui s’y connaît dans ce genre de rapports, vous devrez aussi revoir un avocat une fois par année et cela implique des coûts supplémentaires. C’est donc beaucoup moins importun pour la famille, plus facile et plus rapide de désigner un mandataire à l’avance plutôt que d’obliger votre famille à obtenir une ordonnance de curatelle.

 

Je comprends. Je suis prête à passer à l’action, Anni. À ton avis, QUI devrais-je choisir comme mandataire?

 

Malheureusement, je vais devoir répondre à cette question lors de notre prochaine rencontre. À bientôt!

Procurations 3

PROCURATIONS
(suite)

J.

A.

J.

A.

J.

A.

Maintenant que je sais comment procéder pour faire rédiger une procuration, Anni, qui devrais-je choisir comme mandataire? Ou plutôt, quels sont les critères d’un bon mandataire?

 

Il faut bien sûr que ça soit quelqu’un en qui tu as confiance pour gérer tes finances, Jacinthe. Ce peut être un membre de ta famille… souvent les conjoints se nomment l’un l’autre à titre de mandataires, c’est un choix naturel. Tu devrais toujours aussi choisir un mandataire alternatif. Ce peut être un autre membre de la famille, soit un de tes enfants adultes, un frère ou une sœur, ou encore un ami proche de la famille. Certains gens vont élire de faire affaire avec une tierce personne, quelqu’un qui ne fait pas partie de la famille, quelqu’un comme moi. Il y a aussi les banques qui possèdent des départements de fiducie qui font ce genre de choses, et, bien que ce soit plus coûteux, ça vaut la peine si quelqu’un possède plusieurs millions de dollars et qu’il n’a personne d’autre à désigner.

 

S’il s’agit d’une personne, et non d’un service bancaire, tu veux quelqu’un...

  • qui s’y connaît sur le plan financier, en mesure de comprendre les informations bancaires. Tu ne veux pas de quelqu’un qui est incapable de s’occuper de ses propres comptes.

  • en qui tu as confiance.

  • qui a une attitude proactive et non quelqu’un qui laisse aller les choses. Étant donné qu’il s’agit essentiellement de gérer des documents administratifs, il faut que cette personne ait les choses bien en main.

  • qui s’entend bien avec les autres membres de la famille.

 

Par exemple, dans le cas de parents âgés, comme les miens, je suis devenue leur mandataire lorsqu’ils ont approché un certain âge. Je connaissais leur situation financière, je m’occupais de tout, je tenais mes frères et sœurs au courant de ce qui se passait et tout s’est très bien déroulé.

 

Merci Anni, je crois que j’ai maintenant une bonne idée de la personne que je dois choisir pour me représenter.

 

 

J’aimerais revenir à un autre document mentionné précédemment, les directives de soins médicaux. De quoi s’agit-il et pourquoi aurais-je besoin de cela?

 

Le document « directives de soins de santé », parfois nommé « testament d’incapacité », « testament de vie » ou « testament biologique », est un document dans lequel tu indiques tes volontés et tes décisions concernant les soins que tu veux recevoir. Si tu n’as pas préparé ce document, et que tu n’as pas non plus nommé un fondé de pouvoir en ce qui concerne tes soins de santé, les professionnels de la santé vont d’abord demander à ta famille ou à ton conjoint pour prendre certaines décisions... ce qui peut représenter un vrai fardeau pour eux, surtout si tu n’as jamais discuté avec eux de tes volontés. Maintenant, ILS doivent décider et essayer d’imaginer ce que tu aurais voulu. 

 

C’est beaucoup pour ma petite tête, Anni. Crois-tu que nous pourrions continuer de parler de ce sujet lors de notre prochaine rencontre?

 

Certainement Jacinthe. Je pourrai alors t’expliquer davantage en quoi consiste ce document.

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Directives de soins de santé

DIRECTIVES DE SOINS DE SANTÉ

J.

A.

Bonjour Anni, lors de notre dernière rencontre, tu avais commencé à me parler d’un document intitulé « directives de soins de santé » ou « testament d’incapacité » ou « testament biologique » dans lequel je peux mentionner mes volontés et décisions concernant les soins à recevoir.

Oui Jacinthe, j’allais te dire que les directives de soins de santé incluent en réalité deux choses : a) le nom de la personne que tu désignes pour prendre ces décisions et b) les instructions sur ce que tu veux comme traitement dans certaines situations.

 

S’il s’agit de quelque chose de grave... disons que tu es aux portes de la mort ou que tu as une maladie grave et que tu ne veux pas prolonger ton agonie, ou bien a) tu avais déjà fait part à ta famille de tes volontés et ils les connaissent ou b) ils sont inscrits explicitement dans un document où l’on peut lire quelque chose comme « Dans ce genre de situation, je ne considère pas qu’un traitement prolongerait ma vie, mais plutôt qu’il prolongerait ma mort, et je ne le veux pas. »

 

D’une certaine façon, les directives de soins de santé ressemblent à une procuration puisque tu nommes quelqu’un pour prendre certaines décisions pour toi, mais ici, au lieu qu’il s’agisse de décisions d’ordre financier, ce document nomme quelqu’un qui peut prendre des décisions d’ordre médical si tu n’es pas en mesure de le faire. Par exemple, si tu es à l’hôpital, incapable de dire au médecin ce que tu veux ou ce que tu ne veux pas, tu dois avoir nommé quelqu’un pour le faire en ton nom. Et cela résume à quoi sert le document « directives de soins de santé » ou « testament biologique ».

 

Est-ce que tous les documents de ce genre se ressemblent, Anni?

 

Certains documents vont aussi indiquer à ta famille tes volontés dans le cas où tu serais en train de mourir. Encore une fois, dans un testament biologique, on verra quelque chose du genre « Si mon état de santé s’aggrave et qu’il y a peu de chance que je récupère, qu’il s’agisse d’une maladie grave, d’un coma, d’un grave accident vasculaire cérébral ou que je sois atteinte de démence grave et que les perspectives sont mauvaises, alors permettez-moi de mourir de façon naturelle. »

 

Un contrat pour des soins prodigués avec compassion peut être un peu plus détaillé en ce qui a trait à des situations de fin de vie auxquelles les membres de ta famille pourraient devoir faire face en ce qui te concerne et la façon dont tu veux qu’ils agissent. Je crois que c’est très important, Jacinthe, que les gens aient préparé ces documents parce que ça décharge la famille du fardeau d’avoir à prendre ces décisions. C’est très difficile de décider de la santé ou de la mort de quelqu’un. Donc, si tu prends ces décisions pour ta famille avant le temps, elle n’aura pas à vivre avec le fardeau ou la culpabilité liés à cette prise de décisions. Tu ne fais que demander qu’on respecte tes volontés. C’est très important que tu les documentes.

 

Tu m’as déjà dit, Anni, qu’on doit utiliser les services d’un avocat pour la procuration, mais pour les directives de soins de santé, ça n’a pas besoin d’être fait par un avocat, n’est-ce pas? On peut simplement rédiger un document ou remplir un formulaire type?

 

C’est vrai. Les directives de soins de santé n’ont pas besoin d’être faites au bureau d’un avocat, mais la plupart des avocats, s’ils vont s’occuper de tes documents de succession, vont en général s’occuper des trois en même temps : le testament, la procuration et les directives de soins de santé. Mais tu as raison Jacinthe, si la seule chose qui te manque est ce document, tu peux certainement t’en occuper toi-même. Tu n’as même pas besoin de témoin pour que ça ait une valeur légale.

 

Je crois que la partie la plus importante lorsque tu remplis ce document est d’avoir une discussion avec les membres de ta famille pour qu’ils sachent ce que tu veux et qu’ils se sentent à l’aise concernant les décisions que tu as prises pour eux et qu’ils vont les respecter. C’est plus important d’avoir cette conversation.

J.

A.

J.

A.

DÉCLARATION D'INAPTITUDE

J.

A.

Bonjour Anni! Imagine donc qu’une de mes amies, qui suit cette chronique et qui croyait que je m’y connaissais, m’a appelé afin que je puisse l’aider à comprendre ce qu’elle doit faire.

 

Je t’explique : à la suite d’une évaluation psychosociale, son père a été déclaré inapte et a dû être logé dans un centre d’hébergement. Son père avait déjà fait préparer un mandat en cas d’inaptitude (qu’on appelle maintenant mandat de protection) où il la nommait comme mandataire, et en attendant qu’il soit homologué, elle doit commencer à recueillir les renseignements sur les revenus et les comptes à payer de son père, chose qu’il n’a pas inventoriée avant de ne plus être en mesure de le faire.

 

Elle veut savoir s’il existe une base de données où l’on peut obtenir la liste des comptes bancaires, des obligations, des dépôts à terme, etc. En fin de compte, tout ce qui concerne les finances de son père.

 

Malheureusement non, Jacinthe, cela n’existe pas. Que tu sois exécuteur testamentaire ou mandataire (le document autrefois appelé mandat en cas d’inaptitude est maintenant nommé mandat de protection), il n’existe pas d’endroit où aller pour obtenir tous les renseignements financiers, les REER, les CELI, etc. C’est pourquoi il est si important que les gens rassemblent cette information eux-mêmes, que ce soit dans un livre, un livret ou un cartable, de manière à ce que l’exécuteur ou le mandataire puisse contacter tous les organismes avec qui il devra traiter sans avoir à les traquer ou à attendre de recevoir du courrier d’eux.

 

Mon amie habite loin de son père et, pour les démarches à faire sur place, elle obtient l’aide de sa soeur. Celle-ci s’inquiète au sujet de la façon dont elle sera remboursée pour son temps et ses déplacements.

 

Remboursement

 

Lorsque tu agis à titre de mandataire ou d’exécuteur, ta compensation est calculée en fonction de ton temps et des dépenses engagées. Ceci inclut les dépenses de déplacement comme l’essence, cette dernière peut être incluse dans un taux d’allocation basé sur le kilométrage. À l’encontre de ce que plusieurs personnes pensent, cette compensation n’est pas déterminée par un pourcentage des actifs, il faut noter les heures consacrées qui seront remboursées selon un taux horaire, considéré comme étant raisonnable. Maintenant, qui approuve cette raisonnabilité? Ce serait les bénéficiaires de la succession. Il faut donc s’assurer de demander un taux horaire convenable.

 

Oui, mais en ce qui concerne la personne qui fait les démarches sur place, dans ce cas-ci, la soeur de mon amie?

 

Cette personne peut simplement préparer une facture pour la mandataire (ton amie) en détaillant les heures qui ont servi à s’occuper des affaires de son père. Elle doit conserver tous les reçus et tenir un registre de son temps avec la date, ce qu’elle a fait, combien de kilomètres, combien de temps, etc. Même si une personne n’est pas la mandataire principale, elle le fait au nom de la mandataire ou de l’exécutrice, elle doit donc tenir un journal qui démontre sa participation. Et ton amie, à titre de mandataire, devrait aussi tenir compte de son temps.

J.

A.

A.

J.

Déclaration d'inaptitude

RENSEIGNEMENTS NÉCESSAIRES - PROCURATION

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

Bonjour Anni!
J’ai maintenant choisi un avocat et je vais prendre rendez-vous avec lui aussitôt que j’aurai tous les renseignements dont j’ai besoin pour la rencontre. Si j’ai bien compris, l’avocat va préparer la procuration, le testament et la directive relative aux soins de santé n’est-ce pas?

C’est exact Jacinthe. Tu fais bien de rassembler à l’avance les renseignements dont l’avocat aura besoin, ça permettra de gagner du temps et de réduire les frais.

Oui, c’est bien ce que je pensais. Si l’on commence par la procuration, que dois-je savoir?

Tu dois d’abord avoir choisi une personne qui sera ton mandataire et un remplaçant.

Est-ce obligatoire de nommer un remplaçant?

Non, mais c’est très utile et même essentiel dans le cas où le mandataire ne pourrait pas ou ne voudrait plus exécuter le mandat. Le remplaçant va aussi prendre la relève dans le cas où le mandataire décéderait.

Est-ce que je peux nommer plusieurs mandataires?

Oui, tu peux avoir une personne qui s'occupera de tes biens et une autre pour prendre soin de toi.

Mais autrement, peut-il y avoir deux personnes qui auront la même responsabilité?

Oui, tu peux nommer deux mandataires qui s'occuperont ensemble de tes biens et de ta personne, par exemple tes deux enfants, mais tu dois réaliser que ça peut causer des situations litigieuses s’ils ne s’entendent pas. Et s’ils ne s’entendent pas, ils devront se présenter devant les tribunaux et ce sera au juge de rendre la décision finale. Non seulement c’est coûteux, mais cela peut nuire à une prise de décisions rapide et efficace en ce qui concerne la gestion de tes biens et de ta personne.

Donc, nommer un ou deux mandataires si je veux diviser les responsabilités (mes biens et ma personne) et un remplaçant ou deux remplaçants. Quoi d’autre?

Tu veux dire qui d’autre, Jacinthe. Tu dois choisir à qui ton mandataire devra rendre des comptes régulièrement. Ainsi, les actions du mandataire sont toujours suivies par une personne désignée.

Et... pourquoi est-ce important?

Quand une personne agit à titre de mandataire, elle doit rendre compte de sa gestion financière en envoyant les données financières, au moins une fois l’an, à quelqu’un désigné à l’avance. Ainsi, il n’y a aucun soupçon sur sa façon de gérer les biens. Ce suivi régulier contribue à conserver un certain contrôle sur la gestion et l’évolution du patrimoine, et, s’il y a lieu, à remettre en question les décisions du mandataire.

Sais-tu Anni que grâce à toi, je commence à y voir plus clair dans tout ce processus. Nous continuerons à parler de ce sujet lors de notre prochaine rencontre.

Renseignements
Célébrations 1

CÉLÉBRATIONS DE VIE ET FUNÉRAILLES

– Partie I –

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

Bonjour Anni! À notre dernière rencontre, nous avions commencé à énumérer les documents et les renseignements nécessaires à la préparation de la procuration, du testament et de la directive relative aux soins de santé. Depuis nous avons reçu une requête d’une abonnée du Nénuphar et je trouve important d’honorer cette requête maintenant, quitte à reprendre notre dernier sujet plus tard. Ça te va?

 

Oui, bien sûr Jacinthe.

 

On nous demande des renseignements au sujet des célébrations de vie et des funérailles et la différence en matière de coûts entre des funérailles traditionnelles et la crémation.

 

D’accord. Parlons donc des funérailles traditionnelles. Elles ont généralement lieu dans une église ou dans une maison funéraire. La plupart du temps, il y a un cercueil et le tout repose sur les traditions. En tout cas, à l’église, c’est certainement très traditionnel en ce qui a trait aux actions du célébrant ou du membre du clergé, et ce que vous pouvez, ou ne pouvez pas, faire lors du service funéraire est déjà pas mal « réglé ». Donc, la cérémonie sera très traditionnelle et vous n’aurez généralement pas beaucoup de place pour la personnaliser. En résumé, la famille ne semble pas avoir beaucoup de contrôle.

 

Et dans une maison funéraire?

 

Dans une maison funéraire, si vous n’avez pas déjà une idée de ce que vous aimeriez faire, la maison funéraire possède un modèle standard pour organiser des funérailles. C’est parfait pour les gens qui viennent de subir la perte récente d’un être cher et qui n’ont aucune idée de ce qu’il faut faire. Dans cette situation, la maison funéraire est prête à prendre les commandes et à remplir les cases vides, soit le nom de la personne et quelques petits détails. Essentiellement, la maison funéraire et l’église ont leur façon de faire les choses. Encore une fois, c’est très bien si c’est ce que vous voulez ou si c’est ce que le défunt aurait voulu, ou si vous ne savez absolument pas quoi faire. Ces organismes près de chez vous vont s’occuper de tout à votre place et le faire de la même façon que pour la majorité des gens.

 

Si l’on ne confie pas les funérailles à l’église ou à une maison funéraire, que peut-on faire?

 

Je crois que, de plus en plus, les gens recherchent des façons moins traditionnelles d’organiser des funérailles et tendent vers ce que l’on appelle des célébrations de vie. Ces célébrations sont plus personnalisées, plus orientées vers la personne décédée. Et s’il y a eu un peu de planification, la personne a informé sa famille ou son exécuteur testamentaire de ses désirs. Je vais donner l’exemple de mes parents. Ils ne voulaient certainement pas de funérailles à l’église ou dans une maison funéraire. Ils désiraient une célébration de vie au Scandinavian Cultural Centre (le centre culturel scandinave), lequel a occupé une grande place dans leur vie et il était donc très important pour eux.

 

Par conséquent, nous avons planifié les funérailles en nous basant sur ce qu’ils voulaient, la cérémonie a eu lieu au centre culturel scandinave et portait sur eux. Quatre ou cinq personnes sont venues parler sur différents aspects de chacune de leur vie (mes parents sont décédés à huit mois d’intervalle), j’étais maître de cérémonie, ou célébrant si vous voulez, et j’avais le contrôle des procédures. Les personnes qui sont venues parler d’eux étaient des amis proches et il y avait même un de leurs petits-enfants. Il y a eu un très bon goûter, un goûter danois, avec bar ouvert. C’était important pour mes parents qui avaient dit « Si vous êtes pour avoir un goûter danois, vous devez avoir un bar ouvert. » Ils avaient été incinérés et l’urne était placée à la vue de tous. Mais ce qui était important pour eux, c’était que tout le monde se rassemble, célèbre et profite de la présence de chacun, et c’est exactement ce que nous avons fait et toutes les personnes présentes ont bien apprécié.

 

On doit se sentir plus à l’aise dans ce genre de rassemblement aussi, n’est-ce pas?

 

En effet. Par exemple, vous n’entendez habituellement jamais d’applaudisse-ments lors de funérailles, mais à la célébration de vie de mes parents, après que les gens ont eu parlé, y compris un des petits-enfants, l’auditoire en entier, composé d’environ 120 personnes, a applaudi. Et je pense que c’est une bonne chose parce que souvent, lorsque quelqu’un dit quelque chose de vraiment bien à propos de la personne décédée dans une église ou dans une maison funéraire, on veut applaudir, mais on n’ose pas. Mais pour mes parents, ils l’ont fait! C’est parce que les gens se sentaient très à l’aise et c’était très informel, et tout le monde était heureux d’être là ensemble.

 

Ceci n’est qu’un exemple. Je pourrai t’en donner d’autres, et des détails, à notre prochaine rencontre où l’on pourra aussi parler de cercueils, d’urnes, de notices nécrologiques, d’embaumement, etc.

CÉLÉBRATIONS DE VIE ET FUNÉRAILLES
– Partie II –

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

A.

J.

Bonjour Anni,
Tu avais commencé à me parler de façons moins traditionnelles d’organiser des funérailles et tu as décrit celles de tes parents qui ont eu lieu au centre culturel scandinave. As-tu d’autres idées à ce sujet pour nos lecteurs?

 

Et bien Jacinthe, j’ai entendu parler d’une personne dont le chalet à la campagne fut tellement une partie importante de sa vie qu’avant de décéder, elle avait prévu pour ses amis et les membres de sa famille qu’ils viennent camper au chalet pendant une fin de semaine et que sa célébration de vie se fasse autour d’un feu de camp.

 

D’autres célébrations de vie ont eu lieu dans le salon d’un hôtel, un bar ou un restaurant. J’en ai animé une dans un restaurant récemment.

 

En fait, si je comprends bien, tout endroit où les gens peuvent exprimer leur peine et leurs souvenirs sur l’être cher... raconter les anecdotes qui ont ponctué le parcours de sa vie, lui rendre hommage quoi. Ce n’est pas toujours facile en effet dans un endroit comme une église ou une maison funéraire où ce n’est pas tellement propice à ce genre de...

 

Ce n’est pas encouragé, disons. À certaines célébrations de vie où j’ai assisté, où c’était un peu moins informel comme dans un bar ou un restaurant, le célébrant a dit : « Si quelqu’un veut venir en avant ou simplement se lever et parler au sujet de... » Parfois, ça prend les gens par surprise et ils ne sont pas habitués à ça, mais il a des personnes qui vont se lever et dire : « J’ai été tellement inspiré par certaines personnes qui se sont exprimées, que j’aimerais vous faire part de quelque chose que j’ai vécu avec untel pour célébrer sa vie. »

 

Et c’est la raison pour laquelle c’est si important de planifier parce que si quelqu’un meurt et que rien n’a été prévu, c’est plus difficile de commencer à penser à organiser une célébration de vie au lieu de prendre la « voie facile », soit une église ou une maison funéraire. Donc, la planification est importante. Et comment se prépare-t-on? Quand quelqu’un me demande, comme cette lectrice « Comment prépare-t-on des funérailles? », que puis-je lui répondre?

 

Je crois que la meilleure chose, et c’est ce que j’ai fait avec quelques familles, c’est d’avoir une réunion de famille. Disons qu’il s’agit de l’aîné de la famille et de son conjoint ou de sa conjointe, ou encore une personne survit à son conjoint ou à sa conjointe, il est temps d’avoir une conversation familiale. C’est ce que j’ai fait avec mes parents. Souvent ils disaient : « Nous voulons vous parler de ce qui va arriver lorsque nous allons mourir et de ce que vous allez devoir faire. » Nous étions très ouverts et j’encourage les familles à faire la même chose et d’en parler avec vos enfants. Si vous êtes le parent qui veut en discuter, vous pouvez dire : « Ce n’est pas morbide, c’est de la planification et je veux que ce soit le plus facile pour vous quand ce sera le temps de mes funérailles. Je veux que vous fassiez exactement ce que vous pensez que je voudrais. » ou « Je vais vous dire ce que je veux, donc vous n’aurez pas le fardeau d’essayer de vous imaginer qu’elle serait la meilleure façon de procéder. » Si vous ne faites pas ça, si vous n’avez aucun plan défini à l’avance, vous risquez de vous retrouver avec une approche à l’emporte-pièce à la maison funéraire.

 

C’est bien compris, Anni, planifier des funérailles consiste essentiellement à se rencontrer et à en discuter, mais comment savoir de quoi discuter? Y a-t-il des listes de sujets comme... est-ce qu’on achète un cercueil ou non, est-ce que...

 

D’accord. Disons qu’on peut commencer par « Voulez-vous être incinéré ou enterré? » Oui, commencez par ça. Parce que si vous optez pour l’incinération, alors il faut savoir si vous voulez être exposé avant. Est-ce important ou non? Donc, ce sont probablement les premières choses auxquelles vous devez songer si vous planifiez vos propres funérailles. Que désirez-vous? Et si vous préférez un enterrement, où voulez-vous être enterré? Est-ce que ce sera dans le cimetière d’une église ou dans un cimetière laïque (non religieux)? Et même avec l’incinération, que se passera-t-il après? Voulez-vous que l’urne soit enfouie, voulez-vous que vos cendres soient dispersées et si oui, où? Certains cimetières offrent une aire de dispersion dont vous pouvez profiter. Voulez-vous plutôt que vos cendres soient dispersées à votre endroit favori? Sachez toutefois qu’il existe quelques règles sur le dispersement des cendres...

 

Oui, j’imagine qu’on ne peut pas les disperser n’importe où.

 

Bien, en général, le règlement est assez libre sauf en ce qui concerne les étendues d’eau ou à proximité d’une étendue d’eau.

 

Oh… est-ce que ça veut dire que ces scènes au cinéma où l’on voit quelqu’un au bout du quai ou sur un bateau en train de dire adieu à l’être cher, et le contenu de l’urne flottant doucement vers le soleil couchant... ne sont pas vraies? (rires)

 

Disons qu’il faut vérifier auprès de la personne à qui appartient l’étendue d’eau. Au Manitoba, on ne doit pas disperser les cendres au-dessus ou à proximité d’une étendue d’eau. On peut certainement le faire au-dessus de n’importe quel terrain public, mais s’il s’agit d’un terrain privé, vous devez certainement demander la permission au propriétaire. Donc, il y a certaines choses dont vous devez discuter avec votre famille. Que désirez-vous? Lorsque je m’occupe de planification funéraire, je commence toujours par demander aux gens « Parlez-moi des funérailles auxquelles vous avez assisté et qui se sont bien déroulées, et que vous avez vraiment aimées. Qu’est-ce que vous avez aimé précisément? Est-ce parce que plusieurs personnes sont venues témoigner? Est-ce l’endroit qui vous plaisait? » C’est en pensant aux funérailles qu’on a trouvées bonnes et celles qu’on a trouvées décevantes qu’on peut dresser la liste de ce qu’on veut pour nos propres funérailles.

 

J’ai assisté à tellement de funérailles où... soit qu’il s’agissait de deux funérailles dans la même maison funéraire, soit c’était tellement semblable à part le nom, que je serais en peine de me souvenir laquelle était laquelle.

 

Au sujet de l’exposition, est-ce que ça peut se faire n’importe où ou est-ce que ça doit être dans une maison funéraire ou une église?

 

En théorie, ça peut être partout. On commence à voir une tendance vers des expositions dans la maison des gens. Nous revenons aux traditions d’il y a cent ans.

 

Et il n’y a pas de règles là-dessus?

 

Non. Mais il faut coordonner l’exposition avec la maison funéraire parce que c'est elle qui va s'occuper de transporter le corps.

 

Ah! Nous avons quand même besoin de la maison funéraire pour le transport.

 

Pas nécessairement, mais sinon, il faut obtenir un permis pour transporter le corps. À cette étape, je trouve que c’est probablement plus facile de simplement faire les arrangements avec la maison funéraire.

 

Plus facile et plus coûteux, non?

 

J’avoue que je ne sais pas.

 

Ce sont des choses qu’on pourrait vérifier : combien de temps ça prend pour obtenir un permis, le coût, etc.

 

Bien sûr. Mais c’est certainement plus facile à faire pour une maison funéraire, après tout, c’est leur domaine. Pour l’exposition du corps, j’ai vu des familles procéder à l’exposition à l’église pendant le service la veille, ou à la maison funéraire. Pour tes propres funérailles, tu dois dire si tu trouves que c’est important d’avoir un visionnement peu après ta mort, que ce soit à la maison, à l’hôpital ou au foyer de soins personnels. Est-ce que tu veux que ton corps repose pour quelques heures à l'endroit où tu es décédée et que les membres de ta famille puissent venir te voir s’ils en ressentent le besoin? C’est à toi et à ta famille de décider ce qui est approprié.

 

Pour ma part, je veux que les gens se souviennent de moi comme lorsque j’étais vivante et non pas comme je serai, morte.

 

Vrai. Et je te dirais que chaque personne est différente. Pour certaines personnes, cela fait partie du processus de deuil et d’acceptation que de voir la personne une dernière fois.

 

Oui, je comprends.

 

Et encore, chaque famille est différente. Dans le cas de ma famille, ce n’était pas important pour mes frères et soeurs. Mais ils demeurent loin...

 

La suite au prochain numéro avec des détails au sujet de la célébration de vie, des cercueils, des urnes, de la notice nécrologique, de l’embaumement, de la réfrigération, des prix, de l’environnement, etc.

Célébrations 2
Célébrations 3

CÉLÉBRATIONS DE VIE ET FUNÉRAILLES
– Partie III –

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J.

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J.

A.

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A.

Bonjour Anni. Récapitulons veux-tu? Pour organiser des funérailles, il faut d’abord choisir...

 

... entre l’incinération et l’inhumation. S’il s’agit d’une incinération, est-ce que l’on veut être exposé avant? De même, s’il s’agit d’une inhumation, y aura-t-il une exposition? Et si l’on choisit d’être exposé, on a le choix d’acheter un cercueil ou d’en louer un. Dans le cas de l’incinération, nous n’avons pas besoin d’acheter un cercueil, en fait, pas besoin de cercueil du tout.

 

Puis-je faire mon propre cercueil?

 

Oui, tu peux certainement faire ton propre cercueil, ainsi que ta propre urne.

 

Mais comment est-ce que cela fonctionne avec la maison funéraire? Est-ce que je peux vraiment arriver et dire que j’ai mon propre cercueil?

 

Mais bien sûr. Au Manitoba, les maisons funéraires sont tenues d’accepter tout cercueil, qu’on l’ait fabriqué ou acheté ailleurs. Il y a quelques endroits au Manitoba où l’on fabrique des cercueils à la main, et c’est beaucoup moins dispendieux. (p. ex. : The Village Casketmaker)

 

C’est bon à savoir!

 

Oui. Les maisons funéraires doivent agréer à l’utilisation de ton cercueil à condition que celui-ci possède les exigences minimales en ce qui a trait à la taille et tout, mais si tu viens avec une simple boîte ou un coffret en bois, la maison funéraire doit l’accepter.

 

Ensuite… quoi d’autre? Une lectrice a spécifiquement demandé que l’on parle de la façon d’organiser des funérailles.

 

Comment les organiser, voyons voir… pense à ce que tu aimerais selon ce que tu as déjà vu. Tu peux aussi dénicher beaucoup d’information à ce sujet sur Internet, et plusieurs livres également portent sur les célébrations de vie. Dresse la liste des choses que tu aimerais faire différemment. Si tu veux quand même utiliser les services d’une maison funéraire pour faciliter la tâche aux membres de ta famille, tu peux déjà prendre plusieurs décisions : le genre de service funéraire, les gens qui vont offrir des témoignages, la personne qui sera le maître de cérémonie, ce que tu veux que les gens disent, le genre de musique (mélancolique, joyeuse, country, rock), etc.

 

… ou avoir des musiciens sur place.

 

Oui, décider entre des musiciens ou de la musique enregistrée. Est-ce que tu veux des photos? Une présentation PowerPoint? Que veux-tu? Tu peux essayer d’imaginer que tu es présente à tes propres funérailles et voir comment tu aimerais que ça se déroule. Ensuite, il s’agit d’en informer ta famille et, comme n’importe quoi d’autre dans la vie, tu devras probablement t’y prendre à plusieurs reprises avant que tout le monde soit prêt à accepter d’en parler et prêt à comprendre pourquoi tu veux en parler. Autrement dit, que tu veux planifier afin que tout se passe pour le mieux et que tes funérailles soient une représentation de toi, en plus d’alléger cette tâche pour tes enfants.

 

Maintenant, on m’a demandé la différence de coûts entre des funérailles traditionnelles et l’incinération. À ta connaissance...

 

Évidemment, l’incinération est beaucoup moins coûteuse que l’inhumation tout simplement à cause de la différence de prix entre enterrer un cercueil et enterrer une urne... ou même disperser les cendres. Donc, si tu penses à l’incinération, cela peut coûter environ 1 500 $, mais il s’agit de l’incinération seulement. Ensuite, tu dois prévoir les coûts supplémentaires pour la publication de la chronique nécrologique dans le journal de ton choix, de l’urne comme telle et de ce que tu organiseras pour ton service funéraire ou ton rassemblement. Appelons-le un rassemblement. Si tu n’optes pas pour un service dans une église ou dans une maison funéraire, tu aimerais peut-être un rassemblement comme celui  que j’ai fait pour mes parents au centre culturel scandinavien. Où cela va-t-il avoir lieu? Est-ce que cela prendra la forme d’un goûter vins et fromages chez‑vous ou chez quelqu’un d’autre? Ou dans un centre communautaire, une salle de restaurant, un bar... l’endroit choisi déterminera cette partie du coût. Combien de personnes y seront? Pour mes parents, parce que nous organisions un repas danois complet avec alcool, j’ai demandé des RSVP parce que je devais savoir exactement combien de personnes y seraient, et cela a magnifiquement bien fonctionné. J’avais mis mon numéro de téléphone dans la chronique nécrologique et demandé qu’on m’indique qui venait et avec combien de personnes pour qu’on sache le nombre de convives au repas. C’est assez inhabituel parce qu’en général on ne sait pas combien de personnes vont venir aux funérailles. Tu espères que tu as bien planifié, mais souvent, on a préparé trop de nourriture, ou il en manque. Mais si ça va avoir lieu dans un restaurant, tu dois absolument demander des RSVP.

 

Peut-être est-ce mieux de mettre une adresse courriel plutôt qu’un numéro de téléphone dans la chronique nécrologique?

 

Oui, ou une adresse courriel, peu importe... tu dois donner tes coordonnées pour que les gens puissent te joindre. Donc les coûts peuvent être aussi bas que 1 500 $ pour une incinération et un rassemblement, selon ce que tu vas offrir et l’endroit où cela va se passer. Tu peux ajouter de 500 $ à 1 000 $ pour un service d’enterrement complet dans une église et tout et tout, jusqu’à 10 000 $.

 

Les cercueils entre autres peuvent être très coûteux n’est-ce pas?

 

Oui, un cercueil peut coûter de 2 000 $ à 5 000 $. Personnellement, je trouve ça surprenant que l’on puisse dépenser autant d’argent pour un objet qu’on va enterrer. Les gens ne dépensent même pas autant pour leur mobilier de chambre à coucher ou pour leur lit, dans lequel ils vont dormir huit heures par jour pour le restant de leur vie... et pourtant, ils sont prêts à dépenser un tel montant pour un cercueil.

Célébrations 4

CÉLÉBRATIONS DE VIE ET FUNÉRAILLES
– Partie IV –

J.

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A.

J’ai deux chats qui sont enterrés au bout de mon terrain, et j’ai fait fabriquer une boîte spéciale pour l’un d’eux.

 

(rires) Nous aussi, nous avons notre cimetière de chats. Donc... au sujet des coûts, il s’agit vraiment de déterminer combien ta famille est prête à dépenser pour tes funérailles. Parce que si l’on ne mentionne pas de montant maximum aux employés de la maison funéraire, ils vont présumer beaucoup de choses et vous offrir les services complets en vous disant qu’ils peuvent faire ceci, qu’ils peuvent faire cela et avant que vous ayez le temps de vous retourner, vous êtes rendus à un montant de 10 000 $. Et sans vouloir manquer de respect aux maisons funéraires, si vous ne leur donnez pas un plan, elles vont vous donner ce qu’elles ont de mieux.

 

Et souvent, vous n’êtes pas en état de penser à ce que 10 000 $ représente... si vous avez seulement cet argent à dépenser pour les funérailles, ou ce que vous devrez faire pour emprunter ce montant. Cet être cher vient de décéder et vous êtes submergé par les émotions. 

 

Maintenant, revenons un peu en arrière, quand tu dis que l’incinération peut coûter 1 500 $ et que cela dépend de si l’on ajoute la chronique nécrologique... Est-ce que la rédaction de cette chronique est incluse dans les arrangements?

 

Non, ce n’est pas inclus. La maison funéraire peut placer l’annonce dans le journal pour vous, mais bien sûr, vous la payez et cela est basé sur la longueur. Probablement une des plus courtes chroniques que j’ai vue ne comportait que quelques lignes et elle coûtait 50 $ ou 60 $. Pour mes parents, c’était plus long parce que j’ai raconté quelques-unes de leurs expériences de vie et ça m’a coûté environ 600 $. Cela dépend donc de la façon dont vous êtes verbeux dans votre description.

 

Et certaines personnes préparent elles-mêmes leur texte avant de mourir.

 

Oui, on aime planifier et l’on aime beaucoup lorsque les gens écrivent leur propre chronique nécrologique.

 

C’est toujours plus intéressant de toute façon parce que c’est différent du modèle habituel utilisé par les maisons funéraires.

 

Oui, cette chronique, c’est la dernière chance que vous avez de parler de vous au monde, et qui d’autre vous connaît mieux que vous? Donc, si vous voulez que les gens vous connaissent et apprennent certains événements de votre vie, pour quelles raisons vous êtes reconnaissant, vos intérêts et vos passions tout au long de votre vie, pas seulement au sujet de vos emplois... c’est en plein votre chance de le faire. J’aime lire les chroniques écrites à la première personne : « Bon, je suis décédée, et je laisse comme survivants mon époux, mes enfants et mes petits-enfants. J’ai fait ceci et j’ai fait cela. Je veux remercier quelqu’un qui... J’ai eu des joies et des peines, des fardeaux et des dons, une vie bien remplie, vraiment... »

 

Oui, c’est véritablement une célébration de vie juste dans ce texte, une célébration de sa propre vie. J’ai aussi lu des choses comme « La plus grande passion de ma vie a été... » et j’aime bien ça. Par contre, si l’on n’a rien préparé, la maison funéraire vous posera quelques questions...

 

… oui, elle peut vous aider à écrire la chronique nécrologique, certainement.

 

Nous avons parlé l’autre jour d’enterrement naturel ou l’enterrement écologique, mais si je me souviens bien, tu m’avais dit que ce n’était pas possible ici.

 

En effet Jacinthe, ce n’est pas encore offert au Manitoba.

 

Mais tu as quand même mentionné quelques endroits où l’on peut choisir d’être inhumé...

 

Ce peut être dans un cimetière d’église, un cimetière communautaire ou municipal, ou un cimetière privé. La ville de Winnipeg a de tels cimetières communautaires qui ne sont pas liés ou à côté d’une église, la municipalité rurale de Taché, celle de Sainte-Anne aussi, et de nombreuses autres villes et municipalités en ont. Et les maisons funéraires à Winnipeg, par exemple, possèdent des cimetières privés.

 

Donc, il n’y a pas de loi qui oblige à utiliser les services d’une maison funéraire, on peut construire son propre cercueil, placer le corps nous-mêmes dans ce cercueil... A-t-on besoin d’embaumer?

 

D’accord, parlons d’embaumement. L’embaumement n’est pas nécessaire. Le seul moment où une maison funéraire pourrait insister sur l’embaumement serait si elle a besoin de conserver la dépouille pendant longtemps ...

 

… et si elle n’a pas de réfrigérateur...

 

Même si elle a un réfrigérateur, la décomposition commence immédiatement et, si la réfrigération peut conserver un corps relativement en bon état pendant quelques jours, il faut penser que lors d’une exposition traditionnelle dans une église, qui aura lieu une semaine plus tard, le corps doit être embaumé parce que c’est la seule façon de le préserver. Par contre, s’il s’agit d’un visionnement avec les membres de la famille dans les quelques jours suivants le décès, la dépouille peut simplement être réfrigéré. L’embaumement est très nocif pour l’environnement à cause de tous les produits chimiques utilisés pour la conservation. Alors, si tu es un environnementaliste, tu ferais mieux d’informer les membres de ta famille que tu ne souhaites pas être embaumée. 

 

Donc, pour poursuivre mon idée... quand une personne meurt, on peut faire beaucoup de choses soi-même n’est-ce pas?

 

Je dirais oui pour une bonne partie, mais tu devras certainement avoir besoin des services d’une maison funéraire pour certaines choses, dont le transport.

 

À cause du permis de transport de corps.

 

Oui. En ce moment, je crois que c’est très difficile de tout faire toi-même quand on parle de la mort.

Death Cafe

J.

Anni Markmann organise et anime, depuis plusieurs années, des rencontres de groupe où les participants peuvent se sentir à l’aise de parler de leur 

mort en toute sécurité. Ces rencontres, appelées « Death Cafe » en anglais et la plupart du temps traduites par Café de la mort, permettent de s’informer sur les choses à faire pour planifier sa fin de vie et préparer les directives à laisser à ses proches. Une participante à ces rencontres s’est basée sur sa lecture de A Better Way of Dying (Une meilleure façon de mourir), des auteures Jeanne et Eileen Fitzpatrick, pour rédiger un petit guide à l’intention de sa famille et du mandataire en

A better way of dying.jpg

ce qui concerne ses soins de santé. Il s’agit d’un sommaire de sa compréhension de ce que sont les directives de soins de santé et des raisons derrière ses choix personnels. Elle l’a gentiment offert aux futurs participants à ces rencontres... et nous vous l’offrons ici. 


Mise en garde : certains éléments de ce guide décrivent de façon très explicite des conditions possibles et vraiment pas très jojo qui peuvent advenir en fin de vie. Coeurs sensibles, s’abstenir. Quoique... voir la réalité en face, permet de prendre de meilleures décisions.

Une meilleure façon de mourir

– Mes choix concernant les directives de soins de santé –

  • Je comprends que les soins de confort correspondent spécifiquement aux besoins médicaux de la personne mourante et que les soins palliatifs répondent à ses besoins physiques, sociaux, émotionnels et médicaux.

  • Je désire éviter toute souffrance inutile à la fin de ma vie et ne pas satisfaire au mandat médical qui est de guérir et de ne faire aucun mal.

  • Je comprends que les soins de confort sont les soins médicaux qui me permettent d’être bien et qu'ils ne visent nullement à traiter une maladie sous-jacente. J’ai choisi de ne recevoir QUE des soins de confort, au lieu de soins curatifs, dans le cas où je serais atteinte d’une maladie incurable, de démence ou d’Alzheimer, ou si j’étais dans le coma et qu’il pourrait y avoir le risque que je passe le restant de ma vie dans un état végétatif.

  • Je choisis les soins de confort seulement (c.-à-d. de l’administration d’oxygène et de médicaments contre la douleur et contre l’anxiété) en vue d’une mort naturelle plutôt qu’une intervention qui prolongerait ma vie... qui pour moi voudrait dire prolonger ma mort.

  • Si je suis prêt à mourir, que je sois dans le coma ou non, cessez tout traitement curatif pour soigner une pneumonie ou toute autre infection (p. ex., une infection urinaire). Veuillez respecter mes souhaits lorsque se présentera une situation de fin de vie possible afin que je puisse avoir une mort tranquille et paisible.

  • Je refuse l’administration d’antibiotiques ou de solutés intraveineux et l’installation de sondes gastriques, peu importe que je sois dans le coma ou non. Je veux qu’on cesse ma médication, mais qu’on m’offre les médicaments contre la douleur, l’anxiété et l’insomnie.

  • Si je suis en phase terminale et que j’ai manifesté mon désir de mourir à la maison de façon confortable et paisible, veuillez ne pas appeler d’ambulance lorsqu’il se produira un incident inattendu (p. ex. : convulsions, avec ou sans morsure de la langue ou saignement de la bouche, étouffement ou asphyxie, relâchement des intestins, respiration saccadée, agitation, pleurs et même cris). J’espère que ces situations n’auront pas lieu, mais si tel est le cas, on aura prévu dans les soins palliatifs que ma famille n’en soit pas témoin. 

  • Aucune visite d’urgence à moins que j’éprouve une douleur qui requiert des mesures de confort seulement offertes à l’hôpital. 

  • Je demande qu’on m’accorde une mort douce, paisible et sans souffrance.

  • Ne prolongez pas mes souffrances en fin de vie.

  • Je désire une mort où je ne m’accrocherai pas inutilement à une vie de douleur, de débilité ou de dépendance. Je tiens à ma qualité de vie, pas à ma longévité.

  • Je ne désire pas me retrouver dans une maison de retraite du type entrepôt pour personnes âgées et infirmes. Cela représenterait un sort pire que la mort pour moi.

  • Mon mandataire en ce qui concerne mes soins de santé (et son remplaçant) est déjà au courant de mes volontés. J’ai rempli les formulaires nécessaires pour m’assurer qu’il exécute mes volontés. Mon mandataire en ce qui concerne mes soins de santé sait que si, pour n’importe quelle raison, je devenais incapable de façon permanente de prendre des décisions rationnelles ou de les communiquer,
    il devra présumer que je suis prêt à mourir. Je lui ai confirmé que « Si, pour n’importe quelle raison, je suis incapable de te dire ce que je veux, présume qu’en dedans de moi je crie S’il te plaît, laisse-moi mourir! »

  • Si j’ai reçu un diagnostic de démence ou d’Alzheimer, mes options de premier choix seront mises en oeuvre selon les circonstances définies avec mon mandataire en ce qui concerne mes soins de santé. Des exemples de ces circonstances sont : être alité, être incapable de m’occuper de moi ou de me nourrir, de reconnaître les membres de ma famille et mes amis pour une période de six mois. Même dans les premiers stades de la démence, alors que je suis encore capable de converser de façon cohérente par moments et de reconnaître ma famille la plupart du temps, mon mandataire va me laisser profiter de tout événement de fin de vie possible et mourir d’une mort naturelle sans transport à l’hôpital en cas de pneumonie ou autre maladie guérissable. Je veux des soins de confort seulement si j’ai reçu un diagnostic de démence ou d’Alzheimer et que mon état correspond aux critères précisés à la page 1 du formulaire Directives de soins de santé, soit :

- Je ne peux plus manger ou boire par moi-même.

- Je suis incapable de me rendre à la toilette par moi-même.

- Je ne suis pas en mesure de reconnaître les membres de ma famille
  et mes amis pendant une période de six mois.

  • J’ai donné beaucoup de latitude et de pouvoir sur ma vie à mon mandataire en ce qui concerne mes soins de santé, mais il sait très bien que je ne veux pas vivre si mon cerveau ne fonctionne plus. Et, même si c’est très difficile pour lui, je veux qu’il ne m’enlève pas ma chance d’avoir une porte de sortie même dans les premiers stades de la démence, cela pourrait ainsi m’épargner de passer un an ou deux (ou cinq ou dix) dans un foyer de soins prolongés ou un hospice où je serais un fardeau pour ma famille.

  • Mon mandataire me laissera appliquer mes choix de fin de vie qui sont de refuser la nourriture et l’eau, de façon naturelle, au fur et à mesure de la progression de la maladie. Par exemple, si j’arrête d’en demander, je ne veux pas qu’on me rappelle de le faire. Il placera de la nourriture et de l’eau à mon chevet trois fois par jour, mais sans interférence; il me laissera décider librement si oui ou non je veux manger ou boire.

  • Mes volontés sont légalement inscrits dans le formulaire Directives de soins de santé. Je suis sain d’esprit et mon état n’est pas dépressif. Ce document énonce correctement mes volontés de façon juridiquement contraignante. Ce sont mes volontés et j’espère que ma famille les respectera quand viendra mon tour de quitter cette terre. Toute personne désirant contester la validité ou la légalité de ma décision d’opter pour des « soins de confort seulement », porte le fardeau de la preuve de démontrer que le formulaire Directives de soins de santé n’est pas l’expression de mes volontés.
     

Death Cafe
Une meilleure façon

DIRECTIVES MÉDICALES ANTICIPÉES

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Bonjour Anni! J'aimerais qu'on parle du document qui indique nos volontés en ce qui a trait aux soins qu'on aimerait avoir à la fin de notre vie. D'abord, comment l'appelle-t-on?

Il s'agit des directives médicales anticipées qui sont aussi parfois appelées testament biologique. Ces documents sont pas mal semblables. On y trouve généralement les instructions pour notre famille et pour les personnes que l’on aura désignées comme étant responsables de prendre ces décisions pour nous, sur la façon dont on veut mourir, et sur ce qui devrait arriver à la fin de notre vie. Ces gens vont décider pour nous lorsque nous ne le pourrons plus. Par exemple, si tu ne peux plus communiquer avec tes médecins pour leur dire « Voici comment je veux vivre ma fin de vie. », alors ton décideur en matière de soins de santé, parfois appelé ton mandataire en santé, est celui vers lequel les médecins vont se tourner pour connaître le genre de soins que tu désires avoir en fin de vie.

 

Ces documents servent donc de guide aux membres de ta famille, assez souvent un de tes enfants, qui devront prendre ces décisions pour toi. Pour moi, cela signifie soulager tes proches du fardeau de décider sur les choses que tu n’as pas exprimées. Grâce à ta préparation du document Directives médicales anticipées, et au fait d’en avoir discuté avec eux, ils connaissent tes volontés et c’est moins accablant pour eux de prendre des décisions. Parce que tu auras déjà pris ces décisions pour eux. C’est la beauté de ces documents de pouvoir dire « Voici ce que je veux, vous n’avez pas à décider quoi que ce soit, je vous le dis. Et tout ce que vous avez à faire, c’est de respecter mes volontés. »

 

Bien entendu, c’est quand même difficile. J’ai vécu cela avec mon père. Mais je savais ce qu’il voulait, car il me l’avait dit à plusieurs reprises, donc quand est arrivée sa fin de vie et que le personnel du foyer de soins personnels a demandé « Doit-on appeler une ambulance? » j’ai répondu « Non. Assurez-vous de son bien-être, qu’il ne souffre pas, mais non, n’appelez pas d’ambulance. » Il n’y a plus rien à guérir. Il ne va pas à l’hôpital. Je ne veux pas qu’il demeure dans cet état plus longtemps que nécessaire et cela n’a rien à voir avec l’aide médicale à mourir. Rien.

 

Mais tu n’as pas eu à prendre cette décision puisqu’elle avait déjà été faite.

 

Elle a été faite pour moi, oui.

 

Maintenant, quand tu parles du décideur en matière de soins de santé, qu’arrive-t-il si je n’en ai pas? Est-ce que mon mandataire…

 

... ton mandataire pour la gestion de tes finances? Non, ce n’est pas la même chose. Si tu n’as pas de décideur en matière de soins de santé, cela revient à laisser aux professionnels de la santé le soin de découvrir à qui ils devraient s’adresser. Habituellement, il s’agit d’un proche comme un conjoint ou un enfant. La pire chose qui peut arriver est si tu as deux enfants ou plus et que tu n’as pas laissé d’instructions et... qu’ils ne sont pas d’accord entre eux. Parce qu’alors, tes enfants transmettent aux professionnels de la santé leur indécision sur tes volontés et ça, c’est le pire scénario. Ne mets donc pas tes enfants dans une position où, s’ils ne sont pas d’accord, ils devront s’affronter pour déterminer ce que tu veux. Consigne-le par écrit. Comme ça, si tes enfants ne sont pas d’accord sur ce que serait ta décision, elle est écrite. Au lieu de courir le risque que tes enfants se querellent si tu n’as pas ces documents... et cela arrive... par exemple cette affaire célèbre arrivée en Floride il y a environ 20 ou 25 ans, où une jeune femme dans la trentaine s’est retrouvée dans le coma à la suite d’un accident de voiture. Dans le coma, que dis-je, non pas un coma, mais plutôt dans un état végétatif. Son mari, après un certain temps, un an ou deux où tout le monde espérait qu’elle reprendrait connaissance, a demandé aux médecins de la débrancher du respirateur artificiel...

 

... et les enfants...

 

... et les parents n’étaient pas d’accord.

 

Ah! Les parents n’étaient pas d’accord. Je connais une histoire comme ça.

 

Ils sont donc allés en cour et elle a vécu dans cet état pendant... 15 ans, je crois. Durant le temps des procédures judiciaires, les membres de la famille ne se parlaient pas, bien entendu, ils se détestaient... et les avocats se sont enrichis. Donc, pour éviter toute cette hostilité, couchez par écrit vos volontés et informez-en votre famille. C’est important de l’écrire, mais c’est aussi important d’en parler. Et, comme n’importe quoi d'autre dans la vie quand vous avez à vendre quelque chose, vous devrez en parler à au moins six reprises avant que les gens s’y habituent. Parce que même si vous en parlez avec vos enfants et que vous leur montrez le document, la première chose qu’ils vont probablement vous dire c’est « Oh maman! Ne parle pas de mourir! » OK. Alors quelques mois plus tard, vous leur en reparlez et dites « Écoutez, ceci est important pour moi que vous sachiez ce que je veux quand le moment sera venu. Je ne prévois pas mourir là tout de suite, mais je veux que, quand ça arrivera, vous sachiez ce que je désire.

 

Oui, la même chose est arrivée dans ma famille. Mon oncle a subi un terrible accident de voiture avec sa femme et ses enfants. Le plus gros impact fut du côté de ma tante et elle est entrée dans un coma irréversible. Non seulement ses parents se sont battus pour la garder en vie, mais ils ont forcé ses trois enfants à la visiter régulièrement. Je peux à peine imaginer ce que cela fait de voir sa mère en état de mort cérébrale.

 

Alors oui, c’est important de dire à vos proches quelles sont vos volontés avant qu’il ne soit trop tard. Dans le cas de mes parents, je n’ai jamais pu trouver la manière ni le moment d’aborder le sujet d’une façon qui les mettraient à l’aise, et je crains qu’il ne soit maintenant trop tard pour eux de prendre une décision réfléchie.

 

Si tu peux, choisis une bonne journée, parle-leur et dis « Papa, maman, j’aimerais que vous viviez jusqu’à 100 ans, mais si vous n’êtes plus en bonne santé... si vous deviez souffrir de démence grave, tellement grave que vous n’êtes plus capable de vous alimenter ou de boire par vous-mêmes et n’êtes plus capable d’aller à la toilette par vous-mêmes; et si vous étiez incapable de reconnaître vos amis et votre famille durant une période de six mois, voudriez-vous continuer à vivre le plus longtemps possible dans cet état? »

 

Je viens de me souvenir qu’il y a bel et bien une section intitulée Volontés de fin de vie dans le Mandat en cas d’inaptitude (aussi appelé Mandat de protection) préparé par ma mère et qui se lit comme suit :

« Dans toute décision relative aux soins de santé requis en fin de vie, mon mandataire doit tenir compte de :

  • mon opposition à tout moyen diagnostique et thérapeutique disproportionné et ne faisant que multiplier ou prolonger inutilement mes souffrances et mon agonie;

  • ma volonté de mourir dignement, avec les soins de soutien et de confort requis et une médication propre à soulager mes souffrances, même si celle-ci a pour effet indirect de hâter le moment de ma mort. »

​​

Donc, tout est là, vraiment.

 

Oui, elle a donc déclaré que si la fin n’est pas bonne, de la laisser aller de façon naturelle, de s’assurer qu’elle soit à l’aise et qu’elle ne souffre pas... de lui donner suffisamment de médicaments pour son bien-être, même si cela doit hâter sa mort. Je dirais que cela n’est pas très courant de retrouver ceci dans un mandat pour la gestion des finances.

 

Donc, voici ce que sont les directives médicales anticipées et cela comprend les soins de fin de vie. Est-ce la même chose?

 

Les soins de fin de vie représentent en quelque sorte la façon dont on veut que notre vie se termine. Et plusieurs personnes vont dire « Je veux mourir à la maison. » Sauf que, c’est facile à dire, mais ce n’est pas facile pour les gens qui vous voient mourir à la maison.

 

Ouais, SI c’est possible.

 

Si c’est possible, oui. Mais ce n’est pas toujours le cas et cela dépend de la façon dont on meurt. Si l'on souffre d’Alzheimer et de démence et que c’est grave, il est possible qu’on ne puisse pas demeurer à la maison parce que les membres de notre famille ne pourront pas s’occuper de nous 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Cela peut être très difficile. Sais-tu quoi? Pour ma part, je ne voudrais pas que des membres de ma famille me lavent deux fois par semaine ou qu’ils changent régulièrement mes sous-vêtements jetables parce que j’ai des problèmes d’incontinence. Je crois que j’aimerais bien mieux que ce soit des étrangers formés pour ça qui le fassent et que ma famille vienne me visiter plutôt que de s’occuper de moi.

 

C’est un excellent argument.

Directives médicales

Bonjour Anni!

Le 17 octobre, c’était la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, et ça m’a fait penser de parler de ce sujet avec toi. Que peux-tu m’en dire?

Quand il est question de don d’organes, on pense bien sûr à l’enregistrement en ligne.


Oui, plus tôt cette année, le ministre de la Santé du Manitoba, Cameron Friesen, annonçait la mise au rancart de l’ancien système de cartes de donneur au profit du registre en ligne de dons d’organes.

« Depuis plusieurs années, les Manitobains signaient une carte de donneur attachée à leur carte d'assurance-maladie, puis la mettaient de côté sans parler de cette importante décision à leurs proches. L’inscription en ligne est très simple et ce geste altruiste permet de sauver des vies. » - Cameron Friesen

DON D'ORGANES

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Il est en effet tout aussi important d’en parler à sa famille parce que tout compte fait, c’est la famille qui prend la décision définitive. Les médecins et les professionnels de la santé ne peuvent pas procéder au don d’organes sans que la famille confirme que c’est bien ce que vous désirez. Bien entendu, si vos proches sont au courant de votre inscription à la banque de don d’organes... Les médecins consultent le registre en ligne pour vérifier si vous vous êtes inscrit, puis ils consultent la famille parce que c’est elle qui doit autoriser le corps médical au prélèvement d’organes ultimement.

Donc, ça se fait automatiquement? Lorsqu’on décède, les médecins vont consulter la banque et la famille?

Oui, surtout si le corps est en bonne condition pour permettre un don d’organes. Tout le monde ne peut pas donner ses organes, ça dépend de la façon dont on décède. 

Donc, ça fait partie de la procédure. Y a-t-il une autre façon? Si j’écris mes souhaits sur un papier et que je signe?

Hum! Pourvu que tes proches soient au courant. Il y a vraiment deux choses : quels sont tes souhaits et quelle est la meilleure façon d’informer les professionnels de la santé et tes proches de tes souhaits. Finalement, le meilleur endroit pour ça est le registre en ligne parce qu’il est facilement accessible au corps médical, mais il est aussi important de s’assurer que sa famille est au courant afin qu’elle puisse consentir au don d’organes.

Une personne m’a fait cette réflexion un jour, elle me disait que pour elle, la personne humaine est indissociable de son corps et que pour cette raison, elle trouvait l’idée de don d’organes difficile à contempler. 

Oui, une personne peut avoir des réticences d’ordre culturel ou religieux, mais la plus grande raison des refus de dons d’organe est la plupart du temps le manque de préparation. On n’est jamais préparé à la mort. Quand, au moment où l’on est sur le choc de la perte d’un être cher, on doit accepter rapidement une demande de prélèvement, on se sent doublement désemparé. Si on refuse, on risque d’avoir des remords plus tard... en plus du chagrin.

D’où l’importance d’avoir fait connaître notre intention ET de s’être inscrit à la Banque canadienne de don d’organes.

J’ai en tête une situation assez récente où un jeune homme de la région de Steinbach est décédé tragiquement dans un accident de voiture et sa mort a permis de sauver la vie de six ou huit personnes. Vraiment... on ne peut être plus attentionné et altruiste... c’est un héritage pour la famille. Je suis certaine que les parents avaient le coeur brisé, bien sûr, mais de savoir que leur fils a permis à tant de gens de continuer à vivre, c’est réconfortant.
 

Don d'organes

NOTICE NÉCROLOGIQUE

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Bonjour Anni! As-tu des conseils au sujet de la rédaction de la notice nécrologique?

Oui Jacinthe, j’ai quelques idées. Mais d’abord, qu’est-ce qu’une notice nécrologique? C’est un avis de décès dans le journal. Je vois de plus en plus de gens qui optent pour quelque chose de court dans le journal parce qu’ils peuvent placer un texte plus long sur le site Web de la maison funéraire. Donc, ça peut être un court avis de décès et une note indiquant qu’une notice plus longue sera sur le site Web de la maison funéraire où l'on peut être aussi verbeux que l’on veut... sans restrictions budgétaires. 

Pour donner une idée des prix, j’ai appris cette semaine que dans le Winnipeg Free Press, le coût est de 73 $ par pouce, un pouce contenant 8 lignes de 35 à 40 caractères. Pour une photo noir et blanc, c’est 152 $ et en couleur, 205 $. Si mes calculs sont bons, le paragraphe précédent
(de « Oui » à « budgétaires. ») coûterait environ 130 $, excluant le coût de la photo.

La meilleure chose, à mon avis, c’est d’écrire soi-même sa notice nécrologi-que. D’abord, qui nous connaît mieux que nous? Puis on peut dire ce qu’on veut, après tout, c’est notre dernier hommage. Quand j’organise des rencontres pour parler de la mort, j’y exprime mon désir d’écrire mon propre avis de décès, et une des raisons que j’évoque est que j’ai vécu tant de choses dans ma jeunesse et mon adolescence que les gens ne savent pas, et je veux être certaine que ça sera inclus. Je crois aussi qu’il faut y mettre une dose d’humour parce que... pourquoi pas? C’est ma chance de dire ce que je veux à la fin de mon temps sur Terre. J’aime aussi que la notice nécrologique soit à la première personne, c’est-à-dire que c’est toi qui l’écris, tu veux remercier des gens, et écrire, disons, « J’ai fait ceci lorsque j’étais enfant, j’ai fait ceci lorsque je me suis mariée, j’ai fait ceci dans ma vie professionnelle ou dans mes loisirs. » et de pouvoir le dire toi-même, et à la première personne, je trouve ça super.

Personnellement, j’aime bien lire celles qui sont écrites à la première personne, elles me semblent toujours plus... vraies. Quand c’est écrit par quelqu’un d’autre, il y a parfois tant de louanges que ça me semble faux. Est-ce possible que tous ces gens aient été si parfaits?

Bien, devrait-on décrire tous nos défauts dans l’avis de décès? Probablement pas.

Non, ce n’est pas ce que je veux dire, mais je crois que je voudrais parler de ma recherche constante pour trouver des moyens de me libérer de mon conditionnement social et familial, et de ma quête d’une meilleure vie, de meilleures interactions avec mes amis et ma famille, même si ça ne serait que pour faire savoir à d’autres gens qu’ils ne sont pas seuls dans cette démarche.

Pardonner et oublier.

Quelque chose comme ça. J’en parlerais parce que ça a occupé une bonne partie de ma vie et celle de bien des gens, j’imagine.

Oui. Je vois certainement de plus en plus d’avis de décès écrits à la première personne par des gens qui ont reçu un diagnostic de maladie mortelle, mais qui ont un peu de temps devant eux pour le faire. J’imagine que ça peut avoir un effet cathartique ou très thérapeutique de l’écrire, même si tu sais que tu vas mourir bientôt. En tout cas, c’est un grand soulagement pour les membres de la famille qui n’auront pas à le faire.

As-tu lu au sujet de la jeune fille de Winnipeg qui, après avoir appris qu’elle allait mourir, a été voter et a encouragé les gens à faire de même?

 

Oui.

Ça n’aurait pas fait partie de mes préoccupations à moi, je veux dire, pas parmi les choses vitales à faire, mais on se souviendra d’elle comme de la jeune fille qui, avant de mourir, aura incité les gens à aller voter.

Parfois, ce sont les jeunes qui ont besoin qu’on s’arrête pour penser à certaines choses... mais tu sais, c’était important pour elle. Ce ne serait peut-être pas important pour moi si je me retrouvais dans la même situation...

Éloge funèbre

Quant à l’éloge funèbre, elle contient tes derniers mots. Souvent, ce qui est écrit dans la notice nécrologique sera aussi dit dans l’éloge funèbre, mais là encore, peu importe qui va faire mon éloge à mes funérailles ou à un rassemblement informel autour d’un goûter accompagné d’un verre de vin, j’aurai donné des renseignements pour qu’on puisse les partager avec les personnes présentes. C’est l’occasion de m’assurer que les choses importantes de ma vie seront partagées.

Est-ce que ce n'est pas le même texte que la notice nécrologique?

L’éloge funèbre devrait être différent. Personnellement, je trouve ça offensant lorsque des gens viennent aux funérailles et que la personne qui fait l’éloge funèbre lit le contenu exact de la notice nécrologie. Donc, ça devrait être un peu différent. Mais cela peut être humoristique aussi, tu sais, et ça peut être fait par différentes personnes. Dans le cas de ma mère et de mon père, il y a eu probablement six ou sept personnes qui se sont levées pour parler, pour présenter une partie de l’éloge funèbre, et ils ont raconté des souvenirs personnels qu’ils avaient de mon père ou de ma mère. Donc, ça n’a pas besoin d’être une seule personne qui fait l’éloge funèbre, ça peut être plusieurs personnes qui partagent leurs souvenirs de la vie de la personne décédée.

Mais on peut aussi préparer ce que les gens vont dire de nous.

Oui, bien sûr, il n’y a aucune garantie sur ce que les gens vont dire (rires). Oui, on peut leur donner des histoires à partager. 

Notice nécrologique
Éloge funèbre

L'EXÉCUTEUR TESTAMENTAIRE

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Bonjour Anni! Nous avons peut-être déjà mentionné les exécuteurs testamentaires, mais très peu, et je crois que tu as de bons conseils à donner aux lecteurs du Nénuphar à ce sujet. Tu as vécu l’expérience d’une mauvaise situation dernièrement n’est-ce pas?

 

Oui Jacinthe, je veux vraiment souligner l’importance de choisir la bonne personne pour être l’exécuteur testamentaire. J’aide quelqu’un en ce moment qui est aux prises avec le règlement d’une succession dont il est le béné-ficiaire. Sa grand-mère est décédée en 2015, et nous sommes en 2019 et il n’a toujours rien reçu parce que l’exécutrice testamentaire ne fait rien ou presque à ce qu’il semble.

 

Comment ça? N’y a-t-il pas une loi quelconque qui oblige les exécuteurs à honorer leurs obligations?

 

Bien… oui et non. Mais non, il n’y a pas d’obligations légales à ce qu’une succession soit réglée en dedans d’une certaine période de temps. Donc, la personne que j’aide en ce moment, appelons-là Félix, me demande « Qu’est-ce que je peux faire? Qu’est-ce que je devrais faire? » Je lui suggère d’écrire une lettre à l’exécutrice, appelons-la Margot, disant « Donnez-nous des nouvelles. » Aucune réponse. Je lui dis alors d’écrire à l’avocat de Margot. Quand la grand-mère est décédée et que le testament a été homologué, l’avocat a fait parvenir une lettre à tous les bénéficiaires : « Voici les renseignements, voici une copie du testament, bla-bla-bla. » et donc, Félix sait qui est l’avocat. Il lui écrit et ne reçoit pas de réponse. Il lui téléphone et l’avocat lui répond que lui non plus ne peut pas joindre Margot. C’est donc le temps pour Félix d’engager les services d’un avocat. C’est ce que je lui recommande et c’est ce qu’il fait. Maintenant, l’avocat de Félix pousse l’avocat de Margot pour que les choses avancent. À ce stade-ci, soit que Margot s’y met et finalise, ou elle répond « En fin de compte, savez-vous,
je ne suis pas capable de le faire, il faut nommer quelqu’un d’autre pour administrer. »

 

Tu vois, Jacinthe, tout ceci aurait pu être évité si un exécuteur adéquat avait été nommé au départ.

 

Mais on ne peut pas toujours savoir à l’avance.

 

Non.

 

Et les gens ont tendance à choisir quelqu’un qu’ils connaissent ou...

 

Oui, et c’est pourquoi je tenais à parler du choix de la personne qu’on nomme exécuteur. Très souvent les gens vont nommer un membre de leur famille, par exemple, si tu es une personne plus âgée, tu vas avoir tendance à chercher parmi tes enfants pour occuper ce rôle. Cela peut être plus qu’une seule personne. Donc, quand tu cherches qui peut être un bon exécuteur ou une bonne exécutrice testamentaire, il faut que ce soit quelqu’un qui fait les choses rapidement, quelqu’un qui n’a pas tendance à procrastiner. Passe en revue les personnes et demande-toi « Qui, parmi ces gens, sont les gens qui remettent tout systématiquement au lendemain? » Ceux-là ne seront pas le bon choix pour être ton exécuteur testamentaire.

 

Le travail d’un exécuteur testamentaire consiste à faire beaucoup de travail administratif et de suivis. C’est traiter avec des organismes qui sont ouverts du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h, et s’occuper de la paperasse. Qui est bon à faire ça? Regarde tes exécuteurs potentiels et demande-toi qui est bon à gérer de la paperasse et qui ne l’est pas. Qui est bon à téléphoner et à faire des suivis et qui ne l’est pas, et ne nomme pas ces derniers pour s’occuper de la succession. Si tu es inquiète, tu peux nommer deux personnes, peut-être que l’une d’elles sera un membre de la famille et l’autre semi-professionnelle, quelqu’un comme moi par exemple.

 

Je me demande… est-ce que ça ne risque pas de causer des malentendus? Par exemple, chaque personne pensant que l’autre s’occupe de quelque chose?

 

À titre d’exemple, disons que je suis nommée co-exécutrice avec un membre de la famille et qu’ils m’ont nommée pour ça, faire avancer le dossier. Et si l’autre personne décide qu’elle ne veut plus être exécutrice, elle peut renoncer et il en reste une pour gérer le tout. Tu veux quelqu’un qui va être responsable et qui va s’occuper des choses à faire dans un délai raisonnable, quelqu’un qui n’a pas peur de faire le suivi auprès des avocats, des organisations, etc. Voilà qui doit être ton exécuteur. Et si cela ne s’applique à aucun membre de ta famille, c’est le temps de chercher ailleurs.

 

N’avais-tu pas déjà mentionné que les banques avaient ce genre de ressources?

 

Bien, des sociétés de fiducie peuvent être exécutrices, mais pour cela ta succession doit être passablement importante avant qu’elles considèrent s’en occuper, parce que leurs honoraires sont dispendieux. Si tu as un million de dollars, ça vaut la peine, mais sinon, tu ferais mieux de trouver quelqu’un d’autre.

 

Le problème avec les membres de la famille, c’est qu’ils ne sont pas toujours d’accord avec les décisions de la personne décédée, et...

 

Ils n’ont pas le choix.

 

… non, mais ils peuvent faire traîner les choses, causer des délais inutiles.

 

Ils peuvent attendre et attendre, et encore attendre, oui, je suppose.

 

Surtout s’il y a de l’animosité, des querelles familiales, des choses comme ça.

 

Ouais, donc, tu veux quelqu’un qui ne va pas être dans la même galère.
Tu veux quelqu’un qui va gérer ta succession comme tu l’as décidé et le plus rapidement possible.

 

En dernier recours, au lieu d’engager un avocat, est-ce qu’il n’existe pas un service public provincial à qui l’on peut faire appel?

 

L’avocat n’est là que si tu cherches à intenter une poursuite.

 

Oui, mais il y a quelque chose au Québec qui s’appelle le Protecteur du citoyen… je ne sais pas si c’est un organisme qui peut intervenir, mais quelque chose comme ça.

 

Tu penses au Curateur public, mais ils ne font pas ça... c’est seulement quand les gens n’ont vraiment personne. Le seul temps où l’on fait appel au Curateur public, c’est lorsqu’il n’y a ni famille, ni exécuteur, ni testament...

 

C’est dommage parce que les avocats ne sont pas gratuits…

 

Oui, et c’est malheureux ce genre de situation parce que tu as raison, les honoraires juridiques seront élevés, mais c’est la seule façon de faire bouger les choses et parfois, tu n’as pas le choix de menacer les gens de poursuites judiciaires pour que ça avance.

L'exécuteur

« En produisant une ou plusieurs déclarations facultatives, vous pouvez réduire ou éliminer l'impôt de la personne décédée. Vous pouvez en effet déduire certains montants plus d'une fois, les répartir entre les déclarations ou les déduire de certains types de revenus. »

Source : Déclarations facultatives, ARC

Les impôts et la planification successorale

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A.

J.

A.

Bonjour Jacinthe! Je pensais justement à toi et aux lecteurs du Nénuphar. Comme le moment de soumettre nos déclarations de revenus approche, j’ai pensé que nous pourrions parler au sujet des taxes en lien avec la planification successorale.

C’est une excellente idée Anni, et très à propos!

Bien sûr, il faut mettre de l’ordre dans tes affaires, ce qui signifie être à jour dans tes déclarations d’impôts. Il faut aussi t’assurer que la personne qui s’occupe de tes finances sait où trouver tous les renseignements nécessaires. Ainsi, ce sera beaucoup plus facile pour elle de s’occuper de tes déclarations futures si elle est au courant de tes déclarations passées. Donc, pourvu que l’information soit accessible et que l’on commence à penser à ce qui se produit quand quelqu’un décède, et à ce qui doit être fait par rapport à l’impôt, on va pouvoir éviter bien des problèmes.

L’Agence du revenu du Canada (ARC) a besoin de savoir un certain nombre de choses lorsque tu décèdes. D’abord, il faut savoir que pour l’ARC, une personne décédée est réputée avoir disposé de tous ses biens immédiatement avant son décès (même si ce n’est pas vraiment le cas). C'est ce qu'on appelle une disposition réputée. Ça veut dire que si tu possèdes une maison, même si c’est conjointement avec ton époux, tu dois quand même déclarer ta maison sur ta déclaration d’impôts finale… en tout cas, la personne qui te représente doit le faire. 

Et si tu as des investissements, des fonds communs de placement, des placements non enregistrés, ou tout autre investissemetn, ils doivent être déclarés à titre de gain en capital dans ta déclaration, à moins que tu les aies légués à ton époux et que c’est ton époux qui va prendre à sa charge les futurs gains en capitaux. Si tu as des régimes enregistrés (REER, FERR, FERP, FRV, FRRI) et que tu décèdes sans conjoint, tout cela est considéré comme étant un revenu sur ta déclaration finale, toujours parce que tu es censé avoir disposé de tous tes biens à ton décès. 

Il y a donc plusieurs choses qui entrent en jeu au décès en ce qui a trait aux impôts et c’est pour ça que je dis que c’est important que la personne qui va préparer ta déclaration d’impôts finale, avec l’aide d’un professionnel, espérons-le, soit une personne qui te connaisse et qui est au courant de tes impôts, de ce que tu as fait antérieurement. Et il y a certaines choses à ce sujet que l’on doit savoir, ou que ton représentant légal à tout le moins doit connaître. Par exemple, si tu as subi des pertes en capital que tu n’as jamais pu réclamer avant, cela peut faire partie de ta dernière déclaration.

Des pertes en capital…?

Je t’explique. Disons que tu as vendu un investissement à perte et que tu n’as jamais pu appliquer cette perte à un revenu parce que tu ne peux l’appliquer qu’à un gain en capital, tu l’as donc reportée… et reportée… et maintenant, enfin, dans ta déclaration finale, elle peut être appliquée. Encore là, ton représentant légal doit être au courant. Ce renseignement est généralement inscrit dans ton avis de cotisation.

Plusieurs éléments s’ajoutent au tableau. Il y a d’autres types de déclarations à produire, appelées déclarations facultatives. Sur ces déclarations, on inscrit les revenus qui auraient dû être indiqués dans la déclaration finale, mais qui ont été reçus après le décès.
 

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Cela représente beaucoup de renseignements fiscaux que ton représentant légal devra gérer après ton décès, mais également de ton vivant, si tu as nommé un mandataire et que tu deviens gravement malade ou tu es jugé inapte à gérer tes biens, qui va le faire pour toi? Ton mandataire ou représentant légal. C’est pourquoi il a besoin de savoir où se trouvent tes déclarations d’impôts précédentes, de façon à pouvoir ainsi aller de l’avant avec tes renseignements fiscaux.

Tu as dit quelque chose, Anni, à propos de : si on a une propriété et que l’on décède… Mais si j’ai indiqué dans mon testament que je la léguais, ce n’est pas…

Un élément imposable?

Exactement.

Seulement si tu la lègues à ton époux, pas si tu la lègues à tes enfants. Si tu la lègues à tes enfants, Revenu Canada en veut quand même un morceau avant.

Cela devient un problème quand, par exemple, tu as laissé le chalet aux enfants… peut-être l’avais-tu laissé à ton conjoint, mais il est déjà décédé et bref, ce sont tes enfants qui en héritent. C’est bien beau, mais il devra quand même être déclaré comme un gain en capital avant de pouvoir être légué. Alors souvent, les enfants se ramassent avec une grosse facture fiscale si tu n’as pas réservé de l’argent pour ça. Ou ils devront vendre le chalet pour payer l’impôt.

 

Un conseil pour diminuer les impôts, c’est de penser aux organismes de bienfaisance. Disons que tu as quelques régimes d’épargne, ou autres, et que tes enfants n’ont pas vraiment besoin d’argent, tu peux considérer les donner à des oeuvres de charité et comme ça, le reçu compense les taxes à payer sur ce revenu. C’est une façon de réduire ta facture d’impôt à ton décès et tu peux l’inscrire dans ton testament. 

Bonne idée. Ouais… il y a beaucoup de choses à savoir et à s’occuper…

Bien, pas tant à s’occuper qu’à s’assurer que toute personne que tu nommeras à titre de représentant légal, et j’utilise ce terme à la fois pour ton exécuteur testamentaire après ton décès que pour ton mandataire de ton vivant, soit au courant de ce qui peut représenter un gain en capital, et des impôts que cela implique. Alors, parles-en, c’est important!

 

Les impôts
Foyers

Foyers de soins personnels et logements avec assistance pour personnes âgées 

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Parlons d’abord des logements avec assistance pour personnes âgées qui deviennent d’ailleurs de plus en plus populaires. Leur apparition est relativement nouvelle, probablement depuis les 10 à 15 dernières années à Winnipeg. Il s’agit en général de logements pour les aînés où ces derniers obtiennent des soins supplémentaires. Cela varie d’un endroit à l’autre, mais normalement, ils reçoivent chaque semaine des services de tâches ménagères légères, comme la lessive et le ménage, et au moins deux repas quotidiens sont inclus, le dîner (que ce soit un service aux tables ou un buffet) et le souper. Certains endroits offrent les trois repas, mais la norme est deux. Ces endroits ne sont pas du tout subventionnés par le gouverne-ment, ils sont entièrement privés. Les coûts commencent à environ 2 200 $ et peuvent grimper jusqu’à 5 000 $ par mois pour les endroits plus huppés qui offrent beaucoup de soins. Et quelques-uns peuvent offrir un peu plus de soins que d’autres.

Est-ce que c’est ce que la Villa Youville, à Sainte-Anne, offre dans son « Pavillon »?

Le Pavillon offre ce que l’on appelle de l’hébergement supervisé. Je dirais que c’est à mi-chemin entre le logement avec assistance pour personnes âgées et le foyer de soins personnels, et la raison pour laquelle je dis ça, c’est que des aides en soins de santé y sont présents 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’est donc pour les gens qui nécessitent des soins personnels comme de l’aide pour sortir du lit, pour s’habiller, de l’aide pour prendre sa douche, ce genre de choses. Vous ne trouvez normalement pas ce genre de services dans un logement avec assistance pour personnes âgées, mais vous les trouvez dans un hébergement supervisé, dont le Pavillon est un bon exemple. Encore ici, c’est un établissement privé, non subventionné par le gouvernement et les coûts s’élèvent de 2 200 $ à 3… 4 000 $ par personne.

Donc, tu vas dans un logement avec assistance pour personnes âgées si tu es autonome, mais que tu ne veux plus, ou ne puisses plus, préparer tes propres repas. Il y a aussi habituellement des activités pour faire participer les gens. Il s’agit en général de jeux de cartes, de divertissements, de mini quilles et toutes sortes de choses à faire qui incite à la participation, et c’est important pour les aînés de continuer à socialiser. Ce qu’il y a de bien aussi dans les logements avec assistance pour personnes âgées, c’est le fait de pouvoir prendre tes repas en compagnie et de faire toutes ces activités qui te font constamment rencontrer des gens et converser. C’est très bon pour vaincre la solitude souvent vécu chez les aînés. Parce que lorsqu’ils vivent seuls, ils peuvent passer des jours, voire des semaines sans voir quelqu’un s’ils ne sortent pas et s’ils n’ont pas beaucoup de visiteurs. Au moins là, ils voient des gens tout le temps.

Quelle est la grosse différence par rapport aux foyers de soins personnels?

Les foyers de soins personnels, aussi appelés centres d'hébergement et de soins de longue durée, sont subventionnés par le gouvernement du Manitoba. Ce qui signifie que les frais que tu paies sont strictement basés sur ton revenu ou sur vos revenus combinés si tu as un conjoint. Donc, les frais de base sont d’environ 1 100 $ par mois et s’appliquent aux gens qui n’ont pas de gros revenus, et ça laisse environ de 200 $ à 300 $ par mois d’argent de poche pour payer les coupes de cheveux, les lunettes, les soins dentaires, les articles d’hygiène personnelle, les vêtements, etc. Donc, les frais sont basés sur ton revenu et les gens ont accès à des soins infirmiers à temps plein, donc il y a du personnel infirmier 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Cependant, tu dois être accepté pour y vivre, c’est-à-dire que tu ne peux pas simplement dire je veux aller vivre dans un foyer de soins personnels, il faut que tu te qualifies. Pour être qualifié, il faut avoir besoin de suffisamment de soins et être dans l’incapacité de vivre seul ou même dans un logement avec assistance pour personnes âgées parce que tu as besoin de soins infirmiers accessibles en tout temps.

Souvent ce sont des gens qui ont des problèmes de mobilité, qui ne peuvent donc pas se déplacer par eux-mêmes, ou qui ont des troubles cognitifs comme la démence et l’Alzheimer. Quand leur condition est à un stade où ils ne peuvent plus vivre avec leur conjoint ou seuls, qu’ils représentent un danger pour eux-mêmes ou les autres, c’est le moment où ils iront vivre dans un foyer de soins personnels ou dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée. 

Donc, si je ne veux plus préparer mes repas ou m’occuper de mes finances, etc.… je peux aller dans un logement avec assistance pour personnes âgées…

Mais tu dois quand même t’occuper de tes finances, surtout que tu vas avoir besoin d’argent pour assumer les coûts de ta nouvelle résidence. Quand je rencontre les gens pour les conseiller, nous discutons, entre autres, des plans de retraite. Il faut considérer que c’est possible que tu veuilles un jour aller vivre dans un logement avec assistance pour personnes âgées et ça va te coûter, tu sais, de 2 000 $ à 4 000 $ par mois. Alors, ne donne pas tout ton argent à tes enfants, parce qu’en vieillissant, tu risques d’en avoir besoin. 

À lire sur le site du gouvernement du Manitoba :

Services de soins personnels au Manitoba

Personnes âgées et vieillissement en santé

 

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