Être actif ne se limite pas à pratiquer un sport ou à s’entraîner au gym, on peut utiliser son environnement immédiat comme lieu d’entraînement. Afin d'éviter les problèmes qui découlent d'efforts trop soudains ou trop grands, ou de mauvaises postures, les mêmes conseils de sécurité s’appliquent que l'on effectue des tâches comme le ménage, le jardinage ou le pelletage. Voyons voir ce que Florent en dit.
Les commotions cérébrales
Le sujet est d’actualité. Depuis quelques années, les saisons de hockey et de football (américain) sont souvent ponctuées de nombreux débats les concernant. Hollywood s’y est même attelé en 2015, avec le film intitulé « Concussion », qui retrace le parcours du Dr Bennet Omalu, un neurologue spécialiste en la matière.
Alors, c’est quoi au juste, une commotion cérébrale? Aussi appelée « traumatisme crânien léger », la blessure s’apparente à une lésion, affectant le fonctionnement normal du cerveau. Elle se produit lorsque ce dernier entre en contact avec les os du crâne à la suite d'un impact direct (comme un coup de poing au visage), mais pas seulement. Les changements de vitesse rapides (accélérations) sont aussi susceptibles d’entraîner des chocs au cerveau dans la boîte crânienne, par exemple lors d’accidents de la route. Voilà pourquoi les casques protègent contre les fractures du crâne, mais pas contre les commotions cérébrales.
L’anatomie du crâne permet de mieux comprendre le phénomène : le cerveau est une masse molle, flottant dans un volume de liquide (liquide cérébro-spinal), le tout contenu dans une boîte très dure (les os du crâne). Prenez l’exemple d’un œuf. Est-il possible d’abîmer le jaune sans briser la coquille? Tentez l’expérience. En secouant suffisamment l’œuf, il est facile de mélanger le jaune (cerveau) et le blanc (liquide cérébro-spinal), sans que la coquille (crâne) ne reçoive le moindre coup. J’espère que cette analogie ne vous a pas coupé l’appétit (n’ayez pas peur, votre cerveau ne ressemble pas à des œufs brouillés). Elle présente l’avantage de mettre en avant un aspect important des commotions : elles sont invisibles à l’œil nu.

Source : franckcollet.com/
Leurs conséquences sont pourtant bien réelles. Les séquelles physiques sont des microdéchirures du tissu cérébral, lesquelles provoquent une inflammation. S’ensuivent des conséquences physiologiques : un déséquilibre chimique, une hyperexcitation des neurones, une diminution de l’oxygénation et un déséquilibre du métabolisme cérébral. Ces effets sont tous bien cachés à l’intérieur de notre plus précieux organe. Reconnaître les symptômes d’une commotion est donc crucial. Plutôt que d’en faire la liste, qui est très longue, en voici un résumé : tout changement mental/physique remarqué mérite d’être pris très au sérieux. Il peut
s’agir de symptômes émotionnels (comme se sentir très énervé ou triste), physiques (maux de tête) ou cognitifs (troubles de la mémoire, de l’attention, etc.).
Situé à Montréal, l’Institut des commotions cérébrales nous propose une liste des dix symptômes les plus communs. La voici :
POURCENTAGE D’ATHLÈTES RAPPORTANT LES SIGNES ET LES SYMPTÔMES ASSOCIÉS
À UNE COMMOTION CÉRÉBRALE

Une fois le problème identifié, une confirmation et un suivi médical sont obligatoires. Les syndromes post-commotionnels durent en général entre sept à dix jours, mais chez certaines personnes, beaucoup plus longtemps, et ils entraînent parfois des séquelles permanentes. Il n’existe pas encore de remède miracle, d’où l’importance d’aller consulter immédiatement un médecin. Si la commotion touche un enfant, ou entraîne une perte de connaissance et/ou des vomissements chez l’adulte (ou d’autres symptômes plus graves), une visite aux urgences s’impose. Un repos physique et mental est obligatoire, car une guérison mal suivie peut être lourde de conséquences.
Depuis quelques années, les exercices cardio-vasculaires sont associés à une réadaptation complète. Les thérapeutes du sport font partie des experts capables de guider votre rétablissement, en planifiant un retour graduel à vos activités habituelles. Quoi qu’il advienne, souvenez-vous qu’il n’existe pas de « légère commotion », chaque blessure au cerveau méritant donc d’être prise au sérieux. Si vous soupçonnez le moindre problème, n’hésitez pas une seconde à consulter un professionnel de la santé. Et n’oubliez pas de transformer votre prochain petit-déjeuner en une expérience neurologique : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs!